Suite à la publication de cet article, Danièle Obono avait porté plainte contre l’hebdomadaire et avait reçu le soutien unanime de plusieurs élus et associations, ce qui a amené le Parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ».
L’hebdomadaire qui n’avait pas apprécié l’avis défavorable publié par le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) l’a assigné en référé.
« La direction de Valeurs actuelles prend la responsabilité d’une procédure liberticide en assignant le CDJM en référé, au motif qu’il ‘‘porte atteinte à la présomption d’innocence’’ de son directeur de la publication », s’insurge dans un communiqué le Conseil de déontologie.
Le CDJM, présidé par Patrick Eveno, universitaire spécialiste des médias, accuse Valeurs actuelles de vouloir clairement le faire taire « en tentant de semer la confusion entre ce qui relève de l’éthique journalistique et ce qui relève du droit pénal dans un ‘‘procès-bâillon’’ ».
De son côté l’hebdomadaire, qui conteste la légitimité du conseil, estime que s’il a des comptes à rendre, il le fera devant les tribunaux ou dans les médias s’il faut se défendre ou argumenter.
Fondé fin 2019, ce nouvel organe de médiation a été créé après des années de débats enflammés sur son utilité face à la défiance grandissante des citoyens envers les médias. Il réunit des représentants de la profession, une poignée de médias, des écoles de journalisme et des associations de lecteurs. Le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), opposé à la décision du conseil a quant à lui apporté son soutien officiel à l’hebdomadaire.
L’audience aura lieu le 2 février au tribunal administratif de Paris.