Revue de presse du 22 au 24 avril

Les marronniers sont en fleurs (25 avril 2011)

En cette fin avril, les marronniers sont en fleurs et les thèmes de Pâques ressuscitent dans la presse, Il y avait du monde dans les églises et sur la route, ce week-end. La presse se fait l’écho de la tradition, de la spiritualité et des embouteillages.

Principale fête chrétienne, Pâques se déroulait cette année en même temps pour les catholiques, les protestants, les anglicans, les orthodoxes. C’est rare. Le diocèse de Lille avait organisé pour l’occasion un pèlerinage œcuménique, qu’a suivi Claire Lefebvre, pour la Voix du Nord. Elle a rencontré le pater Aimilianos, le prêtre orthodoxe de Lille, qui remarque que « beaucoup de choses nous unissent et c’est elles qu’il faut regarder ». En d’autres termes, le père Vandemoortele, le catholique, affirme qu’il « est important de croire avec ses pieds, dans une démarche de pèlerinage, d’une église à l’autre, en suivant un chemin de croix ». En cette fête de Pâques, qui célèbre la résurrection du Christ, les religieux s’interrogent, à l’instar du pasteur protestant Jan-Albert Roetman : « on vit dans une société qui uniformise. Peut-être est-ce le rôle de l’Eglise de promouvoir la diversité des langues, des cultures, des rites, dans la tolérance ».

Comme chaque année, la presse publie les portraits de ces personnes qui se sont engagées dans la communauté sur le tard, comme Sébastien, l’assureur de Bailleul, qui pose devant l’objectif de Pierre Le Masson avec du buis bénit qui le protège, « un peu comme une assurance-vie  », a-t-il dit à Claire Lefebvre.

Rescapé d’un accident de moto, il se considère « comme un miraculé  ». Après dix mois alité, six dans un fauteuil, il s’est promis de «  donner un coup de main ». Depuis, l’assureur est brancardier, à Lourdes, une fois par an.

Avec les chrétiens, Jean-François s’éclate

Parmi ces nouveaux chrétiens, Isabelle Dupont a rencontré Jean-François, 29 ans, qui, après plusieurs « signes », est certain que « c’est Dieu qui a mis Fanny, sa future épouse, sur son chemin », écrit la journaliste de Nord éclair. Désormais, au travers de réunions régulières, où « on lit un passage de Matin d’évangile, l’ouvrage des catéchumènes, on discute et on prie  », Jean-François «  (s’)éclate ».

Sylvie, 40 ans, « pensait au baptême sans oser franchir le pas », écrit Bruno Renoul, qui l’a rencontrée. Elle avait « peur du regard des autres  ». Mais une personne chargée de préparer les adultes au baptême «  a trouvé les mots pour me donner confiance en moi, en me disant que le blocage ne venait pas des autres, mais de moi  », explique Sylvie au journaliste de Nord éclair.

Il y a aussi Hélène, d’origine polonaise, qui « a toujours la chair de poule » quand retentissent les cloches de Pâques, rapporte Céline Debette, de Nord éclair.

Comme Jean-François, Sébastien ou Sylvie, ils étaient près de 3000 adultes, ce week-end, à avoir choisi d’entrer dans la communauté catholique par le baptême, dont 145 dans la région, ont calculé Nord éclair et la Croix du Nord.

« Cette année, on a mis l’accent sur les confirmations à la Pentecôte »

Après Pâques, l’Eglise se consacrera à un autre temps fort de la vie des catholiques. Après les 145 adultes baptisés de Pâques, « cette année, on a mis l’accent sur les confirmations à la Pentecôte, où 256 adultes seront confirmés », explique Michèle Turpin, du diocèse de Lille, à Thomas Levivier, de la Croix du Nord.

L’hebdomadaire chrétien donne aussi la voix, cette semaine, à ces musulmans convertis, rencontrés à l’occasion d’un rassemblement à Roubaix. Anne-Sophie Hourdeaux fait ainsi témoigner Saïd, qui fut chargé d’espionner sa sœur, qui fréquentait une église. « J’ai été subjugué par la figure du Christ, par un dieu qui s’abaisse, qui s’humilie  », dit le grand frère, converti lui aussi.

Ces conversions ne sont pas facilement acceptées par l’entourage, rappelle Djamel Dahmani, chanteur chrétien et évangéliste à Roubaix : « pour ma famille ce fut dur. Avec le temps, cela s’est estompé ». Pourquoi les Maghrébins se dirigent-ils plus vers les églises protestantes ? « Les églises évangéliques ont plus le sens de l’accueil », répond Djamel Dahmani à la journaliste de la Croix du Nord. « Toutes les églises doivent s’interroger sur la manière dont elles accueillent les Maghrébins  ».

Une vie meilleure

Il n’y a pas qu’à Pâques que les sujets ressurgissent. Avant chaque échéance électorale, on nous promet une vie meilleure. « Mardi, Nicolas Sarkozy est retourné dans les Ardennes, sur les lieux de son forfait de décembre 2006 », rappelle l’édito de Ludovic Finez, dans Liberté Hebdo. « Vous vous souvenez , le coup de "travaillez plus pour gagner plus" ? Il a récidivé… Il a à nouveau enfilé le costume du président du pouvoir d’achat », à propos de la prime accordée aux salariés des entreprises qui font des bénéficies importants. « Toujours les mêmes qui font des promesses. Toujours les mêmes qui font les frais des promesses trahies », résume Ludovic Finez, pour qui « plutôt qu’une prime, c’est d’une augmentation de salaire que les salariés ont besoin  ».

Même Jean-Michel Bretonnier, dans la chronique dominicale qu’il tient dans la Voix du Nord, s’en prend au président, mais pas seulement. Si « la France a peur », c’est parce que « des armées de sociologues, rassurants comme des sirènes d’alarme, leur ont décrit un pays frémissant d’épouvante ». Mais là n’est pas le plus important. « Les Français ayant la trouille, le réflexe des gouvernants et des candidats est de les rassurer. À chacun son bouclier, et la France sera bien gardée. Martine Aubry et son bouclier social, Marine Le Pen et son bouclier national, Nicolas Sarkozy et son bouclier fiscal. Il s’agit là de leur arme naturelle, mais chacun d’eux est capable d’emprunter celle du voisin », ironise Jean-Michel Bretonnier, qui compare le projet des socialistes pour 2012 et la fiscalité vue par le président de la République.

Il n’y a pas trente-six solutions : il faut que « notre économie (redevienne) plus productive. Ce qui passe par des efforts et des sacrifices de tout le monde, c’est-à-dire des électeurs. Peut-on gagner une présidentielle avec un tel programme ? », demande le chroniqueur.

Jean-Pierre de Kerraoul est plus affirmatif, dans son édito publié dans les différentes éditions de l’Observateur. « Pour sortir de la crise, la clef est la compétitivité des entreprises. Pour cela, il nous faut des épargnants qui mettent leur argent dans des entreprises et des salariés qu’un sentiment d’injustice sociale et fiscale ne démotive pas  », écrit l’éditorialiste. « Commençons déjà en n’opposant pas artificiellement les uns aux autres. L’enjeu est suffisamment lourd pour qu’on évite d’improviser à tout bout de champ électoral ».

« Vous êtes venu les mains vides, monsieur le ministre »

Pour convaincre l’électeur, il faut savoir faire des gestes. Est-ce ce pourquoi le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, s’est rendu au dernier congrès de la Confédération Paysanne, qui vient de s’achever à Lille ? Un ministre de droite à la Conf’ ? C’est une première. Rien d’électoraliste, assure le ministre, « venu pour rassembler les agriculteurs et non les diviser », rapporte Vincent Fermon, dans l’hebdo Horizons Nord-Pas de Calais (ex-Agriculture Horizons). Devant les délégués nationaux de la Confédération Paysanne, Bruno Le Maire a évoqué la baisse des coûts du travail, le syndicalisme, etc… Mais il est venu sans annonce, ce qui a provoqué « l’amertume de Philippe Collin, porte-parole de la Confédération  », note encore Vincent Fermon : « Vous êtes venu les mains vides, monsieur le ministre ». Allez, encore un peu d’efforts.

Il en faudra encore pour la presse agricole, sans doute, des efforts. Dans un court entretien, Paul Bernard livre quelques impressions sur l’avenir de cette forme de presse, « qui a toute sa place », et qui compte deux titres dans la région (Le Syndicat Agricole et Horizons Nord-Pas de Calais), une originalité en France. Quelques mots qui suggèrent que le Crédit Agricole n’est pas prêt à faire fusionner les deux titres, si on peut ainsi interpréter les propos du directeur de publication d’Horizons Nord-Pas de Calais, interrogé par Pascal Friang, rédacteur en chef d’Horizons, à l’occasion du départ de Paul Bernard du Crédit Agricole, dont il fut le président de la caisse du Nord jusqu’à la fusion entre les caisses du Nord et du Pas-de-Calais en 2002.

Avec les mois de mai et juin viendront le temps des bilans et des assemblées générales. Les premiers beaux jours, eux, sont propices aux loisirs. Quelques jours après le grand rendez-vous des cerfs-volants de Berck-sur-Mer, Delphine Kwiczor, de l’Observateur du Douaisis, met l’accent sur des bénévoles de la 10e Conviviale internationale de cerfs-volants de Somain, qui ne sont autres que le père et le beau-père du créateur, Fabian Tosolini.

Pourquoi parler des organisateurs, c’est qu’ils se démènent pour que le public jouisse du spectacle. Chez lez Dubus, qui ouvrait les portes de leur ferme à Quesnoy-sur-Deûle, pas moins de 35 bénévoles sont venus prêter main forte à l’occasion de l’opération de Ferme en ferme, explique Pierre-Laurent Flamen, dans la Voix du Nord. « Il y a ceux qui font à manger, les enfants qui gèrent le parking avec les talkie-walkies et les filles qui distribuent les tickets d’entrée », résume la maman, Catherine.

Même organisation chez les Bisset, éleveurs de chèvres à Marchiennes, qui ont les honneurs des colonnes de Liberté Hebdo, de l’Observateur et de la Voix du Nord. Un succès. C’est peut-être parce que chez Philippe Bisset, ça ne sent pas le bouc, « ça respire le bonheur », écrit Elsa Grigaut, de Liberté Hebdo, qui consacre un autre article à la thématique agricole. La journaliste a rencontré un groupe de cyclos qui arpentent la région « en quête de terres  ». Avec les syndicalistes agricoles, les jeunes professionnels, les élus, les cyclos, dont tous ne deviendront pas agriculteurs, veulent trouver des moyens de promouvoir l’installation des jeunes. Un problème de taille dans notre région, très urbanisée.

MH


 

 

 

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