Loi Sécurité globale : forte mobilisation d’opposition à Lille à l’appel du Club de la presse Hauts-de-France

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Près de 1 500 personnes ont répondu à l’appel du Club de la Presse des Hauts-de-France, samedi 28 novembre à Lille (place de la République) pour dénoncer le projet de loi Sécurité globale qui menace la liberté de la presse. Outre les syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, SDJ CFDT), les syndicats de salariés et de nombreuses associations (dont la LDH), on notait aussi la présence de nombreux parlementaires (Fabien Roussel, Cathy Apourceau-Poly, Alain Bruneel, Karima Delli, Patrick Kanner, Ugo Bernalicis) et d’élus locaux comme Martine Aubry, maire de Lille.

Dans son allocution devant la Préfecture, le président du Club de la presse Hauts-de-France Philippe Allienne a évoqué les violences policières à l’encontre du producteur de musique Michel Zecler. « Il aura donc fallu ce drame et ces images atroces pour qu’enfin au gouvernement et dans les rangs de la majorité, on se pose des questions sur l’article 24 du projet de loi dit "Sécurité globale" », a-t-il déclaré.

Pour Philippe Allienne, pendant que les « parlementaires discutent », « on tabasse et on nasse des journalistes » : « Mais tout cela, c’est ce que l’on sait parce qu’on le voit grâce aux images qui sont tournées et diffusées par les médias. Rien que pour cela, cet article 24 doit être purement et simplement retiré parce que oui, il est dans la volonté de porter atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d’informer, à la liberté tout court, a-t-il clamé. Le "Schéma national du maintien de l’ordre" oblige également les journalistes à se disperser comme tous les manifestants lorsque la police en donne l’ordre. Ils risquent sinon une forte amende et une peine d’emprisonnement. Il faudrait aussi, pour couvrir une manifestation, demander une accréditation auprès de la préfecture. En fait, le pouvoir voudrait nous demander de devenir des journalistes "embedded", à l’image des reporter de guerre américains ».

Et Philippe Allienne de rappeler le droit de filmer ne concerne pas que les journalistes. « Il concerne tous les citoyens, toutes les citoyennes. La législation française est suffisamment parée, équipée, pour protéger les policiers, leur image et l’image de chacun et chacune d’entre nous, rappelle-t-il. Nous le savons bien, nous les journalistes, qui sommes confrontés chaque jour à la question de publier des images floutées. Le droit à l’image, la loi sur les fake news, la règlementation sur l’injure, le secret des sources menacé, etc. Oui, l’arsenal est vaste et les restrictions du droit de la presse sont très tentantes pour le pouvoir. Il est en fait plus facile de s’en prendre à des journalistes qu’à des Gafa qui ne maîtrisent rien ! »

Phillipe Allienne a ensuite demandé non seulement le retrait de l’article 24, mais aussi des articles 21 et 22 concernant l’utilisation de caméras individuelles par les policiers et l’utilisation de drones pour surveiller les manifestations en utilisant la reconnaissance faciale des gens. « Ce ne sont pas un ou trois articles de ce projet qu’il faut combattre. C’est l’ensemble du projet de cette proposition de loi n°3452 concernant la "Sécurité globale", souligne-t-il. Ce projet comporte 32 articles. En nous polarisant sur un seul ou sur trois seulement, on risque fort de laisser passer les autres ».

Enfin, le président du Club de la presse Hauts-de-France a rappelé que le projet de loi veut aussi étendre les domaines d’intervention de la police municipale et aux compagnies de sécurité privées. « C’est une part très importante du projet de loi, rappelle-t-il. Par exemple, l’’article 7 autorise une entreprise de sécurité privée à sous-traiter son travail à une autre entreprise de sécurité privée, sous certaines conditions. L’article 8 autorise les employés des sociétés de sécurité privée à dresser des procès-verbaux. Dans le cas d’un refus de décliner son identité, l’employé de sécurité peut en référer à un policier (par téléphone ou autre) qui l’autorise oralement à détenir un individu ».

Philippe Allienne a ensuite laissé la parole à : Ludovic Finez (SNJ CGT), Bertrand Bussière (SNJ), Fabien Roussel (Député du Nord PCF), Karima Delli (Députée européenne EELV), Patrick Kanner (Sénateur PS), Ugo Bernalicis (Député LFI), Eric Pecqueur (Lutte ouvrière) ou encore à des représentants de l’UNEF et du FUIQP.

Voici une série d’articles relatant l’événement :

Article Voix du Nord

Article France 3 Hauts-de-France

Vidéo BFM Grand Lille

M.P


 

 

 

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