Revue de presse des 25, 26 et 27 juin

Mardi à Saint Sauveur !

Elle était tant attendue l’officialisation de la candidature de Martine Aubry ! Ce sera pour mardi midi, au centre culturel de la gare Saint-Sauveur de Lille.

Comme l’écrit ce matin La Voix du Nord, « ce n’est plus une surprise, mais ce sera néanmoins l’un des événements de la semaine ». Les quotidiens de la région en ont abondamment parlé ce week-end, c’est bien ce mardi, sur le coup de midi et à la gare Saint-Sauveur (Lille) que Martine Aubry annoncera sa candidature à la primaire socialiste. «  A moins d’un très improbable retournement de dernière minute », se méfiait encore Martin Leprince dimanche matin sur le site de Nord Eclair, sous le titre « Aubry : la fin d’un faux suspens ».

Nombreux atouts

Nord Eclair présente la première secrétaire du PS « candidate naturelle de par son statut », mais explique que «  son duel annoncé face à François Hollande est loin d’être gagné d’avance ». Parmi ses atouts, il note son « expérience gouvernementale d’importance - avec deux passages au ministère de l’Emploi -, un ancrage local dans une région historiquement socialiste, une image de proximité avec la population et le mérite d’avoir réussi à pacifier le PS après le désastreux congrès de Reims. Elle a aussi su faire naître un programme présidentiel adopté à l’unanimité. »

«  Le compte à rebours est lancé », titre pour sa part la Voix du Nord de dimanche. Hervé Favre voit les mêmes atouts chez la future candidate et insiste sur le projet socialiste pour 2012, « un projet qui porte la marque Aubry et qui a été entériné par tous ceux qui se présentent à la primaire », insiste-t-il. Notre confrère note également le procédé choisi : d’abord une déclaration à Lille puis « sur le plateau du 20 heures de France 2 (priorité au service public !) pour répondre aux questions de David Pujadas ». Pourquoi cette précision ? « L’histoire récente lui a appris qu’une entrée en matière ratée (Lionel Jospin et son fax impersonnel en 2002) pouvait avoir un fâcheux impact sur la suite des événements…  »

Hollande évite les "interférences"

Quant à François Hollande, « dont l’avance dans les sondages s’est réduite ces dernières semaines », Hervé Favre estime qu’il « n’a certainement pas choisi par hasard la date du 28 pour venir rendre visite à ses supporters du Pas-de-Calais ». Sauf que Nord Eclair de ce lundi semble persuadé que, justement, le président du conseil général de Corrèze « pourrait reporter sa visite afin d’éviter toute ‘’interférence’’ avec la candidature de la première secrétaire du parti ». A cet égard, poursuit Nord Eclair, « il ne réclame rien, mais il conseille cependant à la maire de Lille de quitter la tête du PS pour éviter les polémiques ».

Sous le titre « Aubry dans les starting-blocks », Nord Eclair croit savoir que la déclaration de Martine Aubry devrait faire « moins de dix minutes. Peu de caciques devraient ‘’monter’’ dans ma métropole nordiste à sa demande ». Comme La Voix de Dimanche, il remarque que le choix du centre culturel de la gare Saint-Sauveur est symbolique. Le lieu est en effet « symbolique du renouveau des quartiers lillois ».

Drôle de com

En tout cas, les militants socialistes militent pour la campagne des primaires depuis fin mai. Il font du porte-à-porte et, dans son édition de samedi, La Voix du Nord n’a pu s’empêcher de remarquer ce « support de com’ambigu  » qu’ils ont choisi. A Roubaix, par exemple. « Quand les habitants ne sont pas là, les adhérents laissent un écriteau sur la poignée de porte. Comme dans les hôtels ». On peut y lire : « Les 9 et 16 octobre 2011, c’est vous qui décidez ». Certes. Mais Eloïse Fagard fait un rapprochement malicieux avec l’affaire DSK au Sofitel et évoque un «  choix, au niveau national (…) pour le moins maladroit ».

Dans son édition du 24 juin, Liberté hebdo revient quant à lui sur le choix du Front de Gauche pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Avec une participation de 70,25%, "cette consultation a plutôt mobilisé le corps militant du Parti », fait remarquer Bruno Cadez. Et il note aussi « qu’au-delà d’un choix qui départage des candidats, la forte minorité accordée à André Chassaigne traduit plus des différences d’approches sur la façon dont doit fonctionner le Front de Gauche qu’un clivage profond ».

Liberté Hebdo évoque par ailleurs « l’inquiétante dérive d’André Gérin » , le député communiste qui n’exclut pas la possibilité de se présenter à la présidentielle. Mais, dénonce le quotidien, il associe « les difficultés des habitants des quartiers populaires à l’immigration » et « va jusqu’à suggérer de limiter y compris l’immigration régulière ». Le porte-parole du PCF, Olivier Datigolles, parle de déclarations «  indignes  » qui « soulèvent le cœur  ». La semaine dernière, André Gérin faisait précisément l’objet d’un article élogieux dans le site identitaire « Riposte laïque ».

Justement, « identitaire » ou « extrême droite » : où est la différence ? La Voix du Nord de Lundi fait état de ce tract anonyme, à Auchel, qui dénonce l’implantation dans cette ville du Pas-de-Calais d’extrémistes de droite. Il s’agit de l’implantation de la « maison de l’Artois », "dépeinte sur le papier comme une association d’extrême droite radicale proche de la très controversée Maison flamande de Lambersart ». La Voix du Nord a interrogé le président de cette association, Nicolas Colin qui « réfute d’emblée l’étiquette d’extrémiste. Il lui préfère celle d’identitaire  » et dit "combattre la mondialisation, le matérialisme, le tout hallal et des dérives de l’islamisation de la société ». Exactement comme le site cité plus haut et qui n’a de cesse de prendre la défense de Marine Le Pen.

Trois cloches pour un quartier

Elles sont trois et elles s’appellent Marie-Martin, Jeanne-Karrol et Emmanuelle-Joseph. Non, elles ne sont pas candidates à la primaire socialiste. Elles peuvent à la limite être ding-dong d’annonces. Elles, se sont les trois cloches de l’église Notre-Dame de Fives, à Lille, qui ont été baptisées samedi par Mgr Ulrich, l’archevêque de Lille. « Fives résonne à nouveau », titre en Une Nord Eclair de dimanche. En fait, ce baptême marque une étape clé des travaux de rénovation de cette église construite entre 1852 et 1856. Thomas Levivier, dans La Croix du Nord, rappelle que Notre-Dame de Fives, « propriété de la ville de Lille (car construite avant 1905 et la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat) fait l’objet depuis le mois d’octobre de très lourds travaux de rénovation (façade, toiture, vitraux, voûte de la nef et du chœur, parvis, cloches, horloges) pour la coquette somme de 4 millions d’euros. (…) Dans un an, les paroissiens de Fives redécouvriront leur église ». L’hebdomadaire chrétien consacre une double page à ces travaux et au baptême des trois cloches. Thomas Levier a interrogé Dominique Plancke, conseiller municipal de Lille délégué au patrimoine. Pourquoi un tel investissement pour un édifice religieux dans un quartier pauvre ? lui demande notre confrère. L’élu répond que « la première vocation de cette église est cultuelle mais on peut imaginer accueillir des événements culturels. »

Pas de Prison break dans la métropole

La ville de Lille rénove Notre-Dame de Fives, l’administration pénitentiaire sauvegarde l’abbaye cistercienne du XVIIIème siècle qui, jusqu’à dimanche matin abritait le centre de détention de Loos-lez-Lille.

C’est en effet ce dimanche, entre 6 h et 11 h 30 que les 200 détenus du centre détention de Loos ont été transférés à la nouvelle prison d’Annœullin, près de Seclin. Les automobilistes belges et hollandais qui partaient en vacances ont ainsi pu croiser ce convoi peu habituel, sur l’autoroute A1. « Minutieusement préparée depuis cinq mois  », indique Stéphane Hubin pour La Voix du Nord, cette opération d’envergure était « encadrée par un dispositif de sécurité impressionnant formé de 300 agents des services pénitentiaires et 300 gendarmes et policiers, répartis au long des 23 kilomètres du parcours séparant les deux prisons  ». Voilà qui fait dire à Sébastien Leroy, dans Nord Eclair, «  qu’il n’y a avait pas grand risque d’assister à un Prison break made in Nord – Pas de Calais  ».

Ce transfèrement des détenus du centre de détention (qui concerne les personnes condamnées à plus d’un an) sera complétée à l’automne 2011, informe Sébastien Leroy. « Après le transfert des trois cents détenus de la maison d’arrêt (détention provisoire et peines de moins d’un an), le site pénitentiaire de Loos sera vide  ». La prison de Loos, l’une des plus vétustes de France, avait été ouverte en 1821. Si l’abbaye sera conservée , grâce à l’action de l’association "Renaissance du Lille Ancien", la maison d’arrêt voisine sera déconstruite dès 2012 pour être reconstruite à l’horizon 2015. Le futur établissement de 650 à 700 place devrait se spécialiser dans l’accueil des détenus en fin de peine avec une forte prise en charge de l’insertion ».

Nord Eclair, qui consacre sa Une à cette opération, avec un reportage photo d’Hubert Van Maele, souligne le « contraste saisissant  » entre la vieille abbaye de Loos et le nouveau centre pénitentiaire d’Annœullin. « Une prison reste une prison  », admet Sébastien Leroy, mais il décrit des bâtiments « à taille humaine » où «  les cellules individuelles sont la règle ». Il rappelle également que cet établissement ultramoderne de 688 places « est aussi le premier à expérimenter le partenariat public-privé complet : c’est une filiale de Bouygues qui a construit la prison et qui gère l’ensemble de la maintenance et des activités sur le site, dont la formation des détenus. » Et l’Etat ? Il ne conserve « que la surveillance et l’insertion ».

Calais et l’appétit du privé

Signalons encore, pour conclure ce tour d’horizon de la presse régionale, les deux pages que consacre Liberté Hebdo au port de Calais. « Calais, le port qui aiguise l’appétit du privé », donne-t-il le ton en Une. Mathieu Hébert observe “les premiers éléments concrets” du projet Calais Port 2015 qui porte sur «  plus de 450 millions d’euros d’investissement, 130 ha de nouveaux bassins et terrains portuaires pris sur la mer, de nouvelles liaisons ferroviaires et infrastructures logistiques… ». Il rappelle que « la Région, propriétaire des ports de Calais et Boulogne-sur-Mer depuis 2007 (…) garantira les emprunts souscrits essentiellement par la Chambre de commerce et d’industrie, actuelle gestionnaire du port et principal financeur du projet ».

Les premiers travaux sont attendus après l’enquête publique et l’aval du préfet, d’ici un an, précise l’hebdomadaire. Mais si «  tout le monde applaudit, communistes compris  », Mathieu Hébert fait état de « deux bémols » du conseiller régional et secrétaire de la section PCF du Pas-de-Calais, Bertrand Péricaud. Ce dernier regrette une absence de réflexion sur le développement industriel. Il craint aussi le transfert au privé (hypothèse du conseil régional) de la gestion du port. Or, lit-on, « les royalties versées par les compagnies de ferries au gestionnaire du port  » ont « de quoi susciter la convoitise du privé. Ainsi, P&O, qui ne fera rien pour le sauvetage de SeaFrance (en redressement judiciaire), n’exclut pas de se porter candidate  ».

Philippe Allienne


 

 
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