Message de Martine Aubry, à l’occasion de la remise du Prix Chicon 2006, le 15 mai 2006, à Lille Grand-Palais

« Mesdames et Messieurs les journalistes membres du Club de la Presse ,
Mesdames et Messieurs les communicants,
Monsieur le Président du Club de la presse,

« J’aurais souhaité être avec vous ce soir pour recevoir le Prix Chicon parce qu’il m’apparaît naturel d’accepter ce prix et d’en parler avec vous . Je m’entretiens au même moment avec l’ensemble des milieux associatifs participants au comité de pilotage de la ville de la solidarité, projet qui doit être présenté au Conseil Municipal du 22 mai.

Permettez-moi tout d’abord de vous dire que je souhaite que ce Prix Chicon s’adresse essentiellement à moi et non pas à François, un professionnel de grande qualité dont l’efficacité n’a d’égale que sa gentillesse et sa disponibilité. C’est en tout cas ce que me disent tous les journalistes que je rencontre, et c’est aussi ce que je pense de lui. J’ajoute qu’il a pour moi, des qualités complémentaires de ma façon de faire de la politique que je juge essentielles : l’honnêteté, ne pas « vendre » une réalité qui n’est pas la vérité, de monter des coups ou de manipuler la presse.

Je reçois le Prix Chicon et j’entends le message qui y est associé. Je souhaite d’abord bien évidemment vous dire que je suis prête à discuter avec vous pour comprendre mes insuffisances dans ma relation avec les journalistes, et travailler aux moyens d’y remédier.

Je voudrais en revanche m’expliquer par rapport aux raisons qui semblent être au cœur de l’obtention de ce prix.

J’aurais refusé depuis un mois de répondre aux journalistes sur la campagne dont j’ai fait l’objet, mes relations avec la Communauté Urbaine de Lille et ma non-candidature aux élections législatives. En effet, je n’ai pas souhaité rencontrer les journalistes de la presse nationale qui ont écrit un feuilleton calomnieux que certains leur avaient inspiré. C’est l’occasion pour moi de remercier vivement la Voix du Nord, Nord Eclair, l’ensemble des journalistes de la presse audiovisuelle, qui ont traité ces affaires avec une très grande modération. Par ailleurs, il est vrai que sur ces sujets, je n’ai pas souhaité m’exprimer au delà de la déclaration initiale que j’avais été amenée à faire sur RTL. Pendant toute cette période qui a été extrêmement difficile pour moi et pour mon entourage, j’ai essayé de continuer à travailler pour les Lillois et pour le national. Les hommes et les femmes politiques ne sont pas des « mécaniques » froides : en tout cas, en ce qui me concerne, j’ai été meurtrie et peinée et je ne souhaitais pas en rajouter, ni commenter, ou alimenter un mauvais feuilleton, ayant une fois pour toutes considéré que la politique ne se fait pas en attaquant les individus.

Ce Prix Chicon fait de moi, pour ceux qui en doutent encore, une vraie femme du Nord. Merci à vous. J’attends de pouvoir en discuter avec vous pour pouvoir en tirer des pratiques améliorées sans remettre en cause ce que je considère comme relevant du respect des journalistes et de leur indépendance.

J’ai vu que parmi les précédents lauréats, il y avait Monsieur Michel Seydoux et Monsieur Didier Fusillier, l’un aujourd’hui en Ligue des Champions, l’autre préparant Lille 3OOO, après l’immense succès de Lille 2OO4. J’espère que ce Prix Chicon me donnera les mêmes ailes pour réussir dans ma ville avec et pour les Lillois !

Je souhaite enfin vous adresser un petit clin d’œil amical. Dans le cadre de la ville de la solidarité et alors que nous lançons cette année, de manière expérimentale, le Prix de la solidarité, j’ai le grand plaisir de remettre celui-ci au Club de la Presse Nord Pas-de-Calais pour l’exceptionnelle mobilisation qu’il a réalisé en vue de la libération de Florence Aubenas et des journalistes otages. Voilà un événement où ensemble, avec le club de la presse, la Ville de Lille, l’ESJ, nous avons travaillé main dans la main et je m’en réjouis vivement.

Alors bravo à vous et à très bientôt pour une discussion conviviale et plus approfondie ».


 

 

 

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