Mobilisation à Lille pour les journalistes otages en Syrie depuis 8 mois

Il y avait peu de monde, ce matin sur le parvis de l’Opéra de Lille, pour soutenir les journalistes retenus en otage en Syrie. Voilà huit mois aujourd’hui que nos confrères Didier François, Pierre Torrès, Edouard Elias et Nicolas Hénin ont été enlevés alors qu’ils réalisaient des reportages. Bien d’autres otages sont retenus, comme nos deux confrères espagnols. Tous les 6 du mois, les Clubs de la presse accompagnent le comité de soutien national dans sa mobilisation. Aujourd’hui, le Parlement européen s’est également mobilisé.

Mathieu Bourgasser, membre du comité de soutien et Philippe Allienne, administrateur du Club de la presse, ont pris la parole (Photo Gérard Rouy)

Si le public lillois est venu peu nombreux, l’idée de rester mobilisé demeure essentielle. C’est ce qu’on dit les représentants du comité de soutien et du Club de la presse Nord – Pas de Calais. L’initiative du Parlement européen, ce jour, mérite d’être relevée. Bien au-delà des discussions sur les demandes de rançon et sur le business autour des otages, il serait souhaitable, a souligné le Club de la presse, que les états européens parlent d’une même voix pour soutenir la liberté d’informer et pour travailler à la libération des otages. Jusqu’ici en effet, les diplomaties oeuvrent chacune de leur côté.

Le reportage est fondamental

Ce mardi, les organisateurs avaient appelé le public à se bâillonner en signe de solidarité. Car, derrière les prises d’otage des journalistes, il ne faut pas oublier comment, dans les pays en guerre comme la Syrie ou dans les états autoritaires, on bâillonne la presse. Cela donne autant plus de valeur au travail de terrain des reporters. Travailler depuis les desks, grâce à des dépêches d’agence ou des communiqués officiels, n’apporte rien. Contrairement à ceux qui prétendent que le reportage de terrain ne sert pas, la présence sur place est fondamentale.

Le journaliste de la Stampa, Domenico Quirico, l’avait bien exprimé lors de la soirée organisée le 6 janvier à la Maison de Radio France. « Quand nous avons été libérés, raconte cet ex-otage, nos geôliers nous ont dit : ’Vous n’étiez pas les seuls prisonniers. Nous le sommes aussi. Vous partez. Nous restons’. Voilà le vrai sens de l’histoire. 22 millions d’êtres humains sont en ce moment prisonniers d’une tragédie immense ».

Il est donc nécessaire d’aller en Syrie, pour voir et raconter. Pour redonner une dimension humaine aux dizaines de milliers de victimes de la guerre. C’est le cas pour toutes les parties du monde concernées. La présence de journalistes, sur le terrain, leur écoute des populations, ne peuvent que nuire à la confiscation des libertés, aux massacreurs, à la barbarie.

(photo Gérard Rouy)


 

 

 

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