Mobilisation pour les journalistes otages en Irak - Lettre du Club n°63 (septembre 2004)

Plus de 200 personnes le 31 août, 150 le 9 septembre : l’appel à mobilisation du Club de la Presse pour la libération de Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur collaborateur syrien Mohamed al Joundi (1) a été entendu. Organisés par l’équipe salariée du Club, ces deux rassemblements ont réuni journalistes, élus, représentants syndicaux, associatifs, religieux et citoyens venus défendre la liberté de la presse. Les réactions des participants ont été recueillies dans des cahiers envoyés aux rédactions employant les journalistes.

Le lourd tribut de la presse

L’enlèvement des trois hommes, le 19 août, a été revendiqué par l’Armée islamique en Irak, qui, à deux reprises, a diffusé des enregistrements vidéo des journalistes. Cette même Armée islamique exécutait, le 26 août, le journaliste italien Enzo Baldoni. Tous deux pigistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot sont correspondants de Radio France et RFI pour le premier, Le Figaro, RTL et Ouest-France pour le second.
Ces deux rassemblements ont aussi été l’occasion pour Philippe Allienne, président du Club, de rappeler qu’en Irak, « depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis, 39 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués » et que « depuis le 1er janvier, 36 confrères ont été tués dans le monde en faisant leur métier (…) Les intégristes, quels qu’ils soient, n’ont jamais aimé les journalistes. Ceux qui, d’une manière générale, veulent un pouvoir totalitaire, ont toujours honni la liberté de la presse ».
Depuis le 19 août, les bruits les plus divers ont circulé sur le sort des deux journalistes, parfois relayés de façon intempestive. Leur situation a fait naître une forte mobilisation et de nombreux appels à la libération. Il faut, bien sûr, s’en féliciter. Tout en soulignant l’ambiguïté de certains de ces appels, expliquant, en substance, que l’enlèvement est injuste puisque la France s’est toujours opposée à la guerre américaine en Irak. Difficile ne pas y voir, a contrario, une justification des enlèvements de journalistes issus de pays favorables à la guerre. D’autres rapts, de plus en plus difficiles à décrypter, ont été opérés. Au moment où ces lignes sont écrites, Christian Chesnot, Georges Malbrunot et Mohamed al Joundi ne sont toujours pas libres. Espérons que quand vous les lirez, cela sera chose faite.

L. F.
(1) Les envoyés spéciaux ont souvent des collaborateurs locaux, parfois eux-mêmes journalistes. Appelés « fixers » en anglais, ils sont à la fois guides, interprètes, intermédiaires pour des contacts et des interviews, etc.


 

 

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