Naissance d’Aprionis qui met l’Homme au coeur du système

Ce vendredi, au Club, Aprionis, nouvel intervenant de la protection sociale et de la prévoyance est venu se présenter. Le groupe Aprionis se compose des anciens groupes de prévoyance et protection sociale APRI et IONIS qui se sont « mariés » le 8 janvier dernier après quatre années de « fiançailles » qui ont permis de cumuler l’ensemble des activités des deux groupes sans le moindre plan social, ni le moindre changement de contrat de travail (pas de mobilité forcée notamment).

Cela peut paraître idyllique. « Nos entreprises ne sont pas comme les autres » se plaît à souligner Jacques Nozach le directeur général du nouveau groupe. « APRI comme IONIS étaient des sociétés de personnes dotées d’une gouvernance paritaire ». Soit un conseil d’administration composé à parité de représentants du monde patronal (Medef, CGPME, CIDUNATI, FNSEA) et du monde salarial (CFTC, CFDT, FO, CGE-CGC et CGT) qui gère ces sociétés à but non lucratif donc sans actionnaire à rémunérer. APRI comme IONIS intervenaient dans les domaines de la retraite par répartition, de la prévoyance, de la mutualité... De fait, le mariage répond à la course à la croissance via les concentrations : de 55 groupes intervenant dans ces domaines en 1996, le secteur n’en compte plus que 18 et tout laisse penser que dans vingt ans, il ne devrait guère en rester plus de 5 ou 6...

Course à la taille

Aprionis entre d’emblée dans les premiers groupes actifs en terme de retraite Arrco, voire Agirc avec 6% des montants (7ème rang) et près de 3 milliards d’euros de cotisations annuelles cependant que le secteur de la prévoyance santé (accidents du travail, invalidité, mutuelle santé) et ses 1,2 milliard d’euros en font le 4ème groupe de protection sociale. Poids lourd de l’assurance complémentaire santé avec 2 millions de bénéficiaires, il s’investit dans le service à la personne et ambitionne de devenir interlocuteur des professions de Santé notamment lors des négociations tarifaires de l’optique et des soins dentaires. Pour y parvenir, il lui faudra continuer de progresser dans la course à la taille qui oppose les divers groupes en présence et notamment ceux issus de l’assurance ou de la banque.

Epargne salariale

De g. à dr : Jacques Nozach, directeur général d’Aprionis et Jean-Marie Levaux, conseiller de la présidence. Avant la fusion, tous deux étaient directeurs généraux, respectivement d’Apri (M. Nozach) et d’Ionis (M. Levaux).

Particularité du groupe, le secteur de l’épargne salariale (participation notamment) où IONIS se distinguait depuis 40 ans avec sa filiale Inter-Expansion. Cette société se classe au 6ème rang du secteur. Une place honorable quand on sait que les 10 premiers totalisent 94 % des encours placés dans des investissements socialement responsables. Aprionis se félicite de n’avoir identifié aucun « trader fou » dans ses rangs ni trouvé trace de « produits financiers toxiques » dans ses portefeuilles. L’épargne salariale réunit 2,6 milliards d’euros par an et le total des actifs y atteint 9 milliards d’euros. La crise a affecté les résultats (280 millions d’euros de baisse des valeurs soit les gains des trois dernières années).

Fait plus rare encore, Aprionis gère une petite compagnie d’assurances pour la couverture sociale des Français à l’étranger et qui s’étend aux « impatriés ». Plus de 50 devises étrangères y sont recensées et des accords avec quelque 7000 hôpitaux en vue d’un tiers payant ont été conclus. Une filiale de soins existe même en Grande-Bretagne pour les francophones et une autre avec les frontaliers suisses mais il n’y en a pas encore pour les Belges.

Action sociale en bassin minier

Héritage de IONIS qui avait repris la gestion de CARCOM (la caisse de retraite complémentaire des ouvriers mineurs) qui concerne 180 000 personnes des mines dont 102 000 dans la région. La réputation de bons gestionnaires d’APRI comme de IONIS a conduit le nouveau groupe à être désigné « pilote » des assureurs lors de la tragédie d’Hautmont.

L’étape suivante sera donc le mariage avec Vauban Humanis, groupe avec lequel des négociations ont été entamées à partir d’un protocole signé le 7 juillet 2008 et qui devrait aboutir à la fusion totale en 2011 mais « sans absorption ni absorbant, ni absorbé ». La logique suivie est basée sur le moyen voire sur le long terme avec comme priorité le maintien de l’emploi. Le futur groupe pésera alors 12 % des retraites Arrco et Agirc et le pôle retraite atteindra 6 milliards d’euros pour constituer l’un des tous premiers groupes de protection sociale. Vauban Humanis est en effet un groupe « très puissant sur le segment des retraites et significatif dans les autres secteurs de la protection sociale ».


 

 

 

La Vie du Club

ESPACE PRESSE