Noël 2004 du Club de la Presse : un chèque de 1 525 € au projet dunkerquois « Le Gréement » - décembre 2004

Ce jeudi 16 décembre, le Club de la Presse du Nord -Pas de Calais a remis un chèque de 1 525 euros à l’Association d’Action Educative (AAE). Cette somme représente les bénéfices du Noël du Club, soirée organisée le 9 décembre afin de soutenir le projet de maison-relais « Le Gréement » à Dunkerque.

Initié par le travail de terrain des éducateurs de rue dunkerquois, Philippe Toulouse et Jean-Michel Bévène, « Le Gréement » a pour objectif la construction d’une maison-relais destinée aux personnes âgées sans domicile fixe et clochardisées. Le but est de leur permettre de terminer leur vie dignement.

« Au fil de notre expérience de la rue, explique Philippe Toulouse, nous avons constaté qu’aucune structure adaptée n’était prévue pour eux (les SDF âgés). Ces dix dernières années, à Dunkerque, soixante-dix personnes sont mortes dans la rue. Elles sont enterrées dans l’anonymat des fosses communes. C’est contre cette fin de vie que nous avons voulu réagir ».

« Le Gréement »
Une maison relais à Dunkerque, dans l’esprit des pensions de famille

Le service adultes de l’association d’Action Éducative de Dunkerque (AAE) travaille déjà avec un certain nombre de propriétaires privés, qui louent des studios à des anciens SDF, une cinquantaine au total sur Dunkerque. À charge pour Philippe Toulouse et Jean Michel Bévène d’assurer le suivi « éducatif » des nouveaux relogés : veiller à l’entretien ménager, au bon paiement des loyers...

Malgré ce suivi, certains SDF, clochardisés, âgés entre autres, ne sont pas prêts à vivre en logement autonome : ils sont dans l’incapacité de se faire à manger seul, de gérer leur argent, d’entretenir leur logement ou leur linge.

Pour eux, la solution passe par un lieu de vie adapté, leur permettant d’accéder à un véritable logement tout en restant dans un esprit rassurant et convivial qui les aide à passer le cap en douceur. C’est la raison pour laquelle, avec l’impulsion des éducateurs de rue, la Boutique de l’insertion à Dunkerque a eu l’idée d’une maison relais, baptisée « Le Gréement ».

« Le Gréement parce que c’est finalement ce qui permet de manoeuvrer les voiles d’un bateau pour le faire avancer... ». Dany Boon a accepté de parrainer ce projet.

L’esprit du Gréement ? Une halte version « pension de famille ». « Pour des personnes trop cassées par la vie pour pouvoir vivre seules, le passage doit se faire par étapes. On ne passe pas de la rue à un mode de vie cadré en poussant une porte, même celle de chez soi ».

Le principe serait donc d’avoir treize studios (dont un pouvant accueillir un couple), loués via un bail, comme pour tous et des parties communes pour prendre les repas, avoir des activités pédagogiques ou ludiques.

Une façon d’avoir enfin son intimité tout en étant assuré de ne pas être seul ou isolé et de reprendre la main sur une vie sociale oubliée. Et bien sûr, Philippe et Jean Michel, fidèles au poste, y veilleront.

Jean Michel et Philippe qui se verraient bien pousser les portes du Gréement dans deux ans. Les financements sont acquis, une réponse est espérée pour l’attribution d’un terrain.

Le service adultes de l’association d’Action Éducative de Dunkerque
Pour le retour à la vie sociale

Le projet est porté par le service adulte de l’association d’Action Éducative de Dunkerque (AAE). Pôle important de l’AAE, le service adulte comporte un CHRS (centre d’hébergement relais), une Boutique de l’insertion pour l’accompagnement social en milieu ouvert. Il est spécialisé dans l’accueil, l’écoute, la domiciliation et l’accompagnement éducatif des SDF.

À la barre du service adultes, les éducateurs de rue Philippe Toulouse et Jean Michel Bévène consacrent toute leur énergie et leur temps à l’accueil et à l’accompagnement des adultes sans domicile fixe.

Ainsi, chaque jour, à Dunkerque, plus de cinquante personnes fragilisées viennent trouver refuge au service pour quelques heures.

Un accueil le matin pour écouter, partager un café, parler de tout, de rien, faire les papiers ou envisager la recherche d’un logement. Des ateliers l’après-midi pour jouer au tarot, aux échecs, et sans s’en rendre compte réapprendre à vivre ensemble.

L’après-midi c’est aussi le temps de la maraude pour Philippe et Jean Michel. La maraude, un mot emprunté aux anciens taxis parisiens qui circulaient en quête de clients au lieu de stationner. Ici, pas de quête mais une rencontre au gré des squats, des lieux de manche pour recréer un lien social, et pas de clients... mais des SDF.

Des SDF, âgés de 25 à 80 ans, marginalisés, en rupture sociale profonde, et dont la vie s’articule autour du « sans » : sans logement, sans emploi, sans statut, sans famille.

Des structures d’accueil existent certes. Mais il est difficile après quinze ans passés dans la rue, de se plier immédiatement à des règles, de rentrer à nouveau dans un système collectif.

Le service adulte de l’AAE a donc opté pour une aide au retour à la vie sociale progressif, au rythme de chacun. Parmi les chemins qui mènent au retour à la vie sociale, il y a bien sûr les foyers, qui accueillent les SDF, pour une nuit, plusieurs, mais ils ne sont qu’une étape transitoire. Le véritable retour à la vie sociale se fait par le retour au logement. Avoir son chez soi, son intimité.

Le Noël du Club de la Presse

Depuis sa création, en 1992, le Club de la Presse Nord - Pas de Calais a toujours veillé à aider les associations à s’exprimer face à la presse. Toutes n’ont pas forcément les moyens de communiquer.

C’est dans cette logique qu’est né, en 1999, le Noël du Club. Il s’agit de soutenir une association ou une initiative qui se distingue par son esprit solidaire et qui n’est pas particulièrement connue du public.

Cela se concrétise par l’organisation d’une soirée avec vente de boissons et de tickets de tombola. Le Club bénéficie pour cela du soutien de ses partenaires. L’opération est communiquée à la presse par les soins du Club et les bénéfices de la soirée sont versés à l’association retenue.

Après les Restos du Cœur, SOS Hépatites, Jules Ferry (association de parents d’handicapés), B comme Avenir (association qui s’attache à créer des jardins familiaux au Brésil) et SEVA (association pour la solidarité, l’éducation, les valeurs humaines et l’assistance), le Club de la Presse a décidé de mettre l’accent sur une initiative originale et un projet ambitieux : « le Gréement ».


 

 

 

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