NordWay, petit dernier du groupe La Voix du Nord

Les lancements de titres sont suffisamment rares pour qu’on s’intéresse avec attention à l’apparition d’un nouveau nom dans le paysage de la presse écrite, qui plus est un magazine mensuel régional d’information. L’assistance était nombreuse pour en savoir plus sur ce nouveau venu qui vient de faire paraitre son 3ème numéro en février.

Philippe Allienne, Président du Club de la presse, Luc Moleux, photographe, Eric Maitrot, rédacteur en chef de Nordway et Chantal David, rédactrice en chef adjointe

NordWay reprend le flambeau de feu Latitude, disparu après six numéros, sur le créneau du magazine mensuel régional d’information. On peut alors s’interroger sur ce qui permettra au nouveau venu de réussir là où d’autres ont connu des échecs à court terme. Pour Eric Maitrot, le montage financier d’un magazine aujourd’hui exclut les initiatives indépendantes, le soutien d’un grand groupe comme La Voix du Nord s’est donc avéré indispensable. En effet, cette option apporte de nombreuses synergies (équipe commerciale, circuit de distribution) qui ont permis un lancement réussi. Avec 10000 exemplaires vendus pour le premier numéro et 8000 pour le second, ainsi que des ventes publicitaires en reprise pour le mois de mars, les voyants sont au vert.
Le groupe de presse est également très présent dans l’équipe rédactionnelle du magazine, une situation qu’explique Chantal David : « le montage rapide n’a pas permis de recruter une équipe de pigistes au préalable », néanmoins la rédaction est ouverte à tous les journalistes et aux étudiants. David Maitrot précise que le choix des collaborateurs se fait avant tout sur la compréhension du ton recherché et sur la proposition de sujets qui collent à l’esprit du magazine. On note toutefois que, sur le chapitre des rémunérations, une différence est faite entre les journalistes détenteurs d’une carte de presse et les autres. Les piges sont moins élevées pour les stagiaires et les pigistes qui n’ont pas encore accès à la carte de presse. Un système que l’on retrouve dans de nombreux titres et qui rend plus difficile l’accès au statut de journaliste.

« Faire un mensuel comme on fait un hebdo »

Parlant d’esprit, de ton, quel est le contenu de NordWay ? La cible affirmée est la population des jeunes actifs urbains, avec également l’objectif de séduire les non-lecteurs de presse. Une idée qui semble en contradiction avec un autre souhait d’Eric Maitrot qui veut également faire de NordWay un magazine de la région et non de la métropole lilloise.

Pour séduire et conserver ce lectorat, NordWay a été conçu comme un hebdomadaire, avec un rythme de parution mensuel. Ce choix se vérifie d’abord dans sa présentation, avec un format et un papier non glacé qui s’éloignent des standards habituels des magazines. La photo est mise en avant avec la une qui présente une personnalité régionale et une large place laissée à l’illustration. « Si on peut mettre 70% de photos et 30% de texte, nous le faisons », confirme Chantal David.
La rédaction s’attache également à varier les sujets et apporter un angle original. Le rythme mensuel ne permet pas de suivre l’actualité au plus prés, le jonglage entre contenu et délais de bouclage est permanent. La solution adoptée est donc de proposer des découvertes (personnalités, lieux…), des décryptages sur des grandes thématiques régionales telles que l’attribution du grand stade, l’abandon de l’A24, les logements insalubres, des portraits décalés, des auto-interviews...

Le 4ème numéro sera disponible début mars, souhaitons à NordWay de tracer sa route.

NordWay est en vente en kiosque en début de mois au prix de 3,90€.

N.B.