Otages : une délégation syndicale s’apprête à partir en Afghanistan et sollicite l’appui de l’ONU (09 mai 2011)

A l’occasion de la journée de la liberté de la presse le 3 mai dernier et à l’approche du 500e jour de la prise en otage des journalistes de France Télévision Hervé Ghesquière et Stéphane Taponnier, ainsi que de leurs trois confrères afghans, une intersyndicale de journalistes français (SNJ, SNJU-CGT et CFDT) et la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), se sont adressés dans une « lettre ouverte » à M. Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, « pour que l’ONU mette tout en œuvre afin de rendre la liberté » à ces otages.

Les syndicats annoncent qu’ « une délégation syndicale se rendra à Kaboul dans les meilleurs délais pour rencontrer toutes les parties au conflit et concernées par cette prise d’otages ». Ils sollicitent l’ « appui personnel » du secrétaire général « et celui des Nations unies pour assurer le succès de notre mission ».

Otages : Lettre ouverte à M. Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU (FIJ, SNJ, SNJ-CGT et CFDT)

 "Monsieur le Secrétaire général,

Les syndicats français de journalistes membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) SNJ, SNJ-CGT et CFDT s’adressent à vous à l’occasion de la journée de la liberté de la presse (le 3 mai) pour que l’ONU mette tout en oeuvre afin de rendre la liberté à nos deux collègues de France Télévision Hervé Ghesquière et Stéphane Taponnier ainsi qu’à leurs trois confrères afghans.

Ces cinq hommes sont retenus en otages depuis 16 mois maintenant quelque part dans la vallée de la Kapisa en Afghanistan.

Sont-ils otages de mafieux ou de groupes talibans ? Nous ne le savons pas.
Les négociations sont elles en cours ? Nous l’ignorons.

Mais quelle que soit la raison qui pousse les preneurs d’otages à détenir nos confrères, cette situation est intolérable.
Elle est contraire à toutes les règles internationales.

Cette prise d’otages de journalistes est symbolique de la volonté de certains de chercher à faire le silence, à imposer une chape de plomb sur les événements afghans.
La guerre dans l’opacité est le rêve des stratèges. Pas celle du combat pour une information citoyenne pour laquelle nos syndicats luttent.

Hervé et Stéphane ont fait leur métier rien que leur métier, mais tout leur métier en tentant d’informer l’opinion publique sur ce conflit.
Les accusations en France qui ont été lancées contre eux par les plus hautes autorités restent pour nous intolérables.

Aujourd’hui, le silence autour de leur sort est également scandaleux.

D’autant que ce huis clos est imposé par ceux-là mêmes qui au début de leur enlèvement ont été leurs procureurs.

Mais au delà de cette attitude peu reluisante pour un Etat qui est censé avant tout défendre ses concitoyens, nous vous demandons instamment M. Le Sécretaire général de faire la clarté sur le sort des cinq otages.

D’obtenir des informations sur leur santé, sur leur état. Les familles, les proches des cinq otages en ont un besoin urgent.

Cette situation est inhumaine et n’a que trop duré.

Les instances internationales, la communauté mondiale dont avant tout l’ONU doivent se mettre en ordre de marche pour faire cesser ce déni de justice.

Pour montrer notre détermination pleine et entière visant à obtenir la libération des cinq otages, les syndicats français avec le soutien de la FIJ (600000 adhérents dans le monde) décident en cette journée de la liberté des journalistes d’une initiative forte.

Une délégation syndicale se rendra à Kaboul dans les meilleurs délais pour rencontrer toutes les parties au conflit et concernées par cette prise d’otages.

Nous souhaitons votre appui personnel et celui des Nations unies pour assurer le succès de notre mission.

Car aujourd’hui plus que jamais nous n’oublions pas Hervé Taponier, ni Stéphane Ghesquière, ni leurs accompagnateurs."
 
Paris, le 3 mai 2011
Communiqué SNJ - SNJ-CGT - CFDT


 

 

 

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