"Palestine, d’un monde à l’autre" - 9 juillet 2003

Consacrée à la Palestine, l’exposition prévue dans le cadre du festival des Transphotographiques 2003, à Lille, n’a pu être accrochée sur les murs de la mairie. Commandée quelques mois plus tôt au Centre régional de la photographie (CRP) de Douchy-lez-Mines, elle est vite retournée dans les cartons. Le festival et le cabinet du maire de Lille ont considéré que certains textes et certaines images étaient de nature à "légitimer le terrorisme" et ne pouvaient, dès lors, prendre place dans un lieu symbole de la République. Le Club a proposé au CRP de les exposer dans ses locaux. Les œuvres sont signées par Pierre Devin, Fabiana Figueiredo, Rula Halawani et John Tordai. Pour des raisons de place, seule une sélection opérée par le CRP, a été proposée jusqu’au 12 juillet.

Les raisons qui ont conduit à annuler, au dernier moment, l’exposition "Palestine, d’un monde à l’autre" sont certainement multiples. Le début de polémique qui a suivi ne sert pas à éclairer cet événement.

Pour notre part, il ne nous intéresse pas d’alimenter de quelconques rumeurs, encore moins de nous livrer à des attaques personnelles ou de mettre en cause l’engagement de qui que ce soit.

(photos Gérard Rouy)

Les faits seuls nous ont convaincus, au Club de la Presse, qu’il fallait proposer au Centre régional de la photographie Nord - Pas de Calais d’accueillir les images et les textes contestés.

Ces faits sont les suivants : le festival des Transphotographiques 2003 avait programmé cette exposition. C’est seulement au cours de l’accrochage, dans le hall de l’Hôtel de Ville de Lille, que les organisateurs ont découvert des photos et des textes qui, selon eux, n’étaient pas montrables dans une mairie.

Refusant de dénaturer son exposition en occultant des pièces ou en modifiant des textes, le CRP a choisi de retirer la totalité des œuvres. C’était son droit. Il estime à juste raison que le droit moral et les travaux des auteurs méritaient un autre traitement.

Certes, on ne peut parler de "censure" au sens strict du mot. Pas, en tout cas, au sens où il s’applique dans les états totalitaires. Loin de nous cette pensée. Mais en demandant le retrait de photographies ou de textes qui, selon lui, auraient pu heurter la sensibilité du public ou qui auraient été de nature à "légitimer le terrorisme palestinien", le festival empêche ce public de voir, donc de juger par lui-même.

Le Club de la Presse Nord - Pas de Calais, qui se veut un espace de débat et de liberté, joue donc son rôle en hébergeant les photos et les textes jugés litigieux. Il va de soi qu’il a fait ce choix en toute connaissance de cause. Nous aurions eu une attitude différente devant des documents portant atteinte à la dignité de la personne, d’une communauté ou d’un peuple. En l’occurrence, la gravité du sujet traité par Pierre Devin, Fabiana Figueiredo, Rula Halawani et John Tordai valait que nous lui accordions la plus grande attention. En souhaitant que notre initiative suscite le débat.

Contact : 03 20 31 20 05
E-mail : clubdelapressenpdc nordnet.fr

Site à consulter : www.photographie.com


 

 

 

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