La une du 5 avril du quotidien Le Parisien montrant quatre hommes racontant « le monde d’après » sans la présence de femmes avait attiré des critiques. La secrétaire d’Etat à l’égalité, Marlène Schiappa, avait alors décidé de confier une mission sur la place des femmes dans les médias à la députée Céline Calvez.
En interne, alertée par Bérangère Lepetit du collectif des Femmes du Parisien, la directrice adjointe des rédactions, Marie-Christine Tabet, a annoncé la mise en place d’une charte et d’objectifs chiffrés. Le but affiché : une meilleure représentation des femmes dans les pages du journal, ainsi qu’un travail pour une meilleure parité dans la rédaction.
Une seule femme à la direction
La direction de la rédaction compte actuellement cinq adjoints, dont une seule femme. Suite à une première mobilisation, une rédactrice en cheffe adjointe a été nommée au Parisien Week-end et trois femmes à la cellule enquête Ile-de-france. Le but de cette charte serait d’atteindre 50 % de femmes à tous les niveaux dans la rédaction.
Des objectifs chiffrés par service seront instaurés concernant la présence des femmes dans les pages du journal. Pour mettre en œuvre ce plan, un groupe dit « Egalité » composé de 13 personnes (en dehors du collectif) a été constitué à tous les niveaux de la rédaction. Une partie de ce groupe a déjà commencé à se pencher sur les expériences étrangères, comme la charte de l’égalité des genres du journal Le Temps ou le bot du Financial Times, qui avertit quand il n’y a que des hommes dans un article.
La dernière étude menée par le collectif en septembre 2018 sur huit journaux consécutifs a déjà fait état d’un déséquilibre, aussi bien sur les unes que les pages intérieures. 15 hommes ont été mis en avant en une avec des photos contre trois femmes. Les huit « faits du jour » de la période analysée ont eux fait apparaître 17 hommes contre six femmes (réparties dans deux « faits du jour ») et 100 % des interviews de ces faits du jour comme étant masculines.
M.P