La crise sanitaire a durement frappé la plupart des médias, en réduisant fortement leurs revenus publicitaires. Pour autant, certains titres, qui ont misé sur les abonnements numériques, parviennent à résister à la crise. C’est le cas des Echos et du Monde, dont la forte hausse des audiences s’est traduit par une progression des ventes en ligne. Cette hausse des abonnements a même permis au New York Times et au Wall Street Journal d’embaucher des journalistes.
Néanmoins, pour de nombreux journaux, les conséquences sont compliquées. Entre le dépôt de bilan du distributeur Presstalis, la crise sanitaire et les grèves dans la distribution, Le Monde évalue à 30 millions d’euros son manque à gagner pour 2020. « Le décrochage que nous subissons risque de ne pas être temporaire. Les prochains mois et années nécessiteront de poursuivre la transformation de nos modes de fonctionnement en continuant à nous adapter à l’évolution des usages de nos lecteurs et en accentuant notre recrutement d’abonnés numériques », indique Le Monde.
Des changements en perspective
Du côté de L’Equipe, privé de compétitions sportives, le quotidien a vu ses ventes passer en mars sous la barre des 200 000 exemplaires (en baisse d’environ 15 %, malgré un prix de vente ramené à 1 euro). Conséquence, une réduction d’effectifs d’une centaine de personnes est envisagée, à moins de la signature d’un accord collectif, synonyme de baisse des salaires et du nombre de jours de RTT.
Enfin, supprimées pendant le confinement, les éditions régionales du Parisien ne reparaîtront jamais à l’identique. Un nouveau projet éditorial est en préparation, ce qui inquiète les salariés. Un traitement des informations par thématiques (logement, transports, investigation…), plutôt que par département, devrait être développé prochainement.
M.P