Quels intérêts au conflit ?

Dans son livret, Le tien du mien, regard sur les conflits d’intérêts dans l’information, Bertrand Verfaillie, journaliste, déclare que la France ne se situe qu’en 25ème position sur 180 pays sur l’échelle de la vertu concernant la corruption.

Plus précisément, sa pensée se tourne vers les conflits d’intérêts dans la fonction journalistique. En partant d’affaires récentes, il entre au cœur même de ce que signifie l’expression « conflit d’intérêts » et l’illustre par des entretiens à l’appui.

La fonction journalistique est particulièrement touchée par les conflits d’intérêts et la complexité réside dans la capacité du journaliste à remplir de concert le droit à l’expression, le devoir économique, la contribution à la vie démocratique et l’obligation de rentabilité. Ce dernier est livré à lui-même et peu conseillé, la difficulté est de mépriser l’argent qui pourrait être mal acquis. Le journaliste se doit en effet de « faire l’information avec professionnalisme et probité.  »

Bertrand Verfaillie ne manque pas de soulever des questions cruciales, telles que la propriété et le contrôle des organes d’informations, selon lui considérés comme le creuset des conflits d’intérêts. Il est vrai que la presse a tendance à être sous l’influence d’intérêts économiques particuliers, de la publicité et de l’Etat. De plus, la crise économique et la crise de la presse ne risquent pas de régler le problème. Le Web, quant à lui, peine à se présenter comme une solution, dans la mesure où il est bien souvent mené par l’argent.

Bertrand Verfaillie appelle à l’élaboration de meilleurs textes déontologiques, à la conscience et à la transparence des journalistes, par la mise en place d’un système déclaratif. Le journaliste se doit de rétablir la confiance envers son public, cela en recherchant constamment la vérité en « ces temps de folie de l’instantané  ».

Son ouvrage s’achève de manière philosophique, avec la contribution de la philosophe Cynthia Fleury, en invitant à rétablir le courage, vertu dont l’exercice de la démocratie a besoin.

Clémence HENDERYCKX


 

 

 

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