Reprise des Mardis de l’info avec un débat sur la République centrafricaine

Les débats filmés des Mardis de l’info reprennent ce 19 novembre, à 19h00 au Club de la presse. Les animateurs recevront Maguy et Jean Barthaburu ,pour évoquer et débattre sur la situation anarchique qui règne en République centrafricaine. Maguy est présidente d’une association centrafricaine dans le Nord de la France. Jean a été longtemps reporter en Centrafrique, au Cameroun, au Congo, etc. Ils parleront d’un conflit peu traité par les médias.

En seconde partie de soirée, le comédien et metteur en scène Karim Tayeb parlera de son prochain spectacle, « L’Emir à Damas » de Kebir Ammi. Une mise en scène originale avec un seul personnage : l’Emir Abdelkader dans son exil à Damas.

Maguy Barthaburu
mobilise pour son pays

Cela se sait peu, mais le Nord – Pas de Calais et la République centrafricaine avaient noué des liens forts dès les années soixante. Aujourd’hui, la communauté se ressoude et se mobilise face à la situation dramatique de leur pays d’origine.

« J’aime mon pays ! » C’est avec la force de la spontanéité que Maguy Barthaburu lance ce cri d’amour. Présidente de l’association régionale « Manassé » (Thumeries), qui encourage notamment la diaspora à la coopération décentralisée, elle est membre du collectif Centrafrique Solidarité créé pour aider et soutenir le peuple centrafricain.

Avant de s’installer dans le Nord, il y a 13 ans, Maguy Barthaburu a vécu et voyagé en Afrique durant 15 années. De retour en France, en 2000, elle n’a de cesse d’effectuer des allers-retours avec la République Centrafricaine. « Quand on voit le potentiel de ce pays meurtri par le règne de Bokassa puis par une succession de coups d’état et de rébellions, on ne peut rester indifférent » dit-elle. « D’autant qu’aujourd’hui, il risque l’islamisation forcée ».

En 2001, elle est reçue par le président Ange Patassé. « Je venais de créer le mouvement ‘’Centrafrique lève-toi !’’ pour la réconciliation. J’ai expliqué au président pourquoi je croyais en une réconciliation nationale. Lui aussi était de cet avis et s’était engagé à mettre en place un processus de réconciliation nationale. François Bozizé, qui l’a renversé, a poursuivi dans cette voie. En tant que Centrafricaine de France, j’ai assisté aux assises du dialogue, en 2003. »

Le travail a duré jusqu’en 2008 mais n’a jamais abouti. Maguy Barthaburu poursuit ses voyages à Bangui et dans l’ensemble du pays. Elle est présente, le 24 mars dernier, lors du renversement du président Bozizé par les rebelles de la coalition Séléka. « Depuis, dit-elle, on viole, on tue, on pille et personne ne sait mettre fin aux exactions contre la population. » Elle-même a failli être tuée si un rebelle centrafricain, parlant sa langue, n’était intervenu.

Ici, elle mobilise la communauté centrafricaine pour, notamment, envoyer des médicaments. Celle-ci s’est constituée, dans le Nord, dès l’indépendance, dans les années soixante. Il y avait des échanges économiques avec la brasserie Motte-Cordonnier (Armentières) et avec le textile de Roubaix. De nombreux Centrafricains ont fait leurs études à Lille, dont l’ex Premier ministre. « Mais cette communauté s’était complètement désintéressée du pays. Aujourd’hui, vu la situation dramatique et l’indifférence internationale, les Centrafricains du Nord se ressoudent et nous rejoignent. » Fin juin, l’ambassadeur de la République centrafricaine à Paris est venu les écouter à Tourcoing. Comme pour apporter une lueur d’espoir.

Djamila MAKHLOUF


 

 

 

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