Pour Patrick Eveno la notion de déontologie journalistique est indissociable des notions de démocratie et de liberté d’expression, « choses qui n’existent pas dans des pays ou la presse n’est pas libre » explique-t-il. Patrick Eveno justifie la création de ce conseil par un constat : les Français sont seulement 24% à faire confiance aux médias et aux journalistes, chiffre en baisse constante depuis 1987, date de création de ce baromètre de confiance envers les médias. Cet organisme, que la France est parmi les derniers pays à adopter est sensé corriger ce manque de confiance.
Il se veut pour cela comme un organe de médiation entre le public et les médias. « Notre seul vision est pédagogique, il n’est pas question de censurer le travail journalistique ni après ni avant publication, les avis qui seront rendus ne seront en aucun cas contraignants », détaille-t-il en réponse à une remarque évoquant le respect de la déontologie, déjà de mise dans le travail des journalistes, "pour aider les journalistes à s’améliorer" conclut-il.
Le conseil se compose de trois collèges. Le premier rassemble des journalistes, le second regroupe des représentants des entreprises de presse. Le dernier collège est composé du public. L’organisme se veut tripartite, sans prépondérance d’aucun des trois. « Le conseil est conçu ainsi car, pour moi, un média regroupe une rédaction de journalistes, au sein d’une entreprise de presse à destination du public.
Par ailleurs un média se définit par la présence de ces trois composantes afin de ne pas être une structure corporatiste », conclut-il. Des représentants de chaque catégorie composent le bureau, qui compte donc neuf membres, trois par poste. A noter que les statuts excluent toute possibilité pour un politique d’être membre du conseil.
Christophe Forestier