"Schéma national de maintien de l’ordre" : la CGT et le SNJ-CGT en appellent au Conseil d’Etat

, par communication@clubdelapressehdf.fr

La CGT et le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) ont déposé un recours en urgence devant le Conseil d’Etat. Lors de l’audience prévue le 16 octobre 2020, ce dernier examinera également le recours déposé par le SNJ et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Les syndicats de journalistes dénoncent notamment la mise à l’écart des journalistes ou pigistes non titulaires de la carte de presse. Selon eux, le gouvernement opère un tri inadmissible parmi les journalistes qui couvrent les manifestations.

Le nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO) inquiète le monde de la presse. Rendues publiques le 17 septembre, plusieurs mesures prévues dans le SNMO ont déclenché de vives réactions du côté des journalistes, des syndicats CGT et SNJ-CGT et de certaines associations comme Amnesty International et la Ligue des droits de l’homme.

« La nécessité ‘d’assurer une prise en compte optimale des journalistes’ annoncée dans le document rendu public, pourrait être positive si elle ne s’accompagnait pas de conditions alarmantes, dénonce la CGT et le SNJ-CGT, qui en appelle au Conseil d’État. De manière particulièrement grave dans une démocratie, cette doctrine met en danger la liberté d’informer et donc la liberté de la presse. En effet, en mentionnant dans le SNMO les journalistes ’titulaires d’une carte de presse, accrédités auprès des autorités’, le gouvernement opère un tri inadmissible parmi les journalistes qui couvrent les manifestations ».

Des journalistes associés aux manifestants

La CGT et le SNJ-CGT pointe du doigt la désignation, lors des manifestations, d’un officier référent et la mise en place d’un canal d’échange avec les journalistes « titulaires d’une carte de presse et accrédités auprès des autorités » : « Pire encore, les journalistes se voient associés, sans distinction, aux manifestants, puisqu’il leur est rappelé qu’ils commettraient un délit, en cas de non-dispersion après des sommations, ajoute la CGT et le SNJ-CGT. Ce qui revient à entraver l’exercice de leur mission d’information, au moment même où leur présence est la plus utile et indispensable. Ces attaques sont graves, elles dénotent d’une dérive inquiétante pour un Etat de droit, qui doit au contraire protéger et garantir ces libertés fondamentales. »

Par ailleurs, dans une lettre publiée mardi 22 septembre sur le site Internet du Monde, une quarantaine de sociétés des journalistes, rédacteurs et personnels de médias affichent également leur inquiétude : « Dans un contexte déjà très dégradé pour les journalistes lors de leur couverture des manifestations, ce texte porte atteinte à la liberté d’informer », dénoncent les salariés de différents organes de presse comme l’AFP, BFM-TV, Challenges, Les Echos, L’Express, Libération, Le Figaro ou encore France 2. Ceux-ci demandent au ministère de l’intérieur de « corriger » ce nouveau cadre du maintien de l’ordre pour « le mettre en conformité avec les principes français et européens de la liberté d’informer ».

M.P


 

 

 

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