Quand DailyNord piste les médias qui ne le citent pas

DailyNord, pure player régional, a été le premier à sortir l’information de la vente des trois magasins de Surcouf. Sans forcément être considéré comme une source... Ce qui a interpellé le Club de la presse Nord - Pas de Calais en tant qu’association de réflexion sur les médias. Trois questions à Nicolas Montard, le co-fondateur.


- Un scoop oui mais après ? Dans le papier sur l’après scoop, DailyNord semble amer...

On vous rassure, ça n’empêche personne de dormir. Mais, comme on l’avait dit lors d’un précédent échange avec le Club de la Presse sur les fameux distributeurs automatiques, désormais, on a décidé de signaler quand DailyNord se fait zapper ou piller. Ce qui est le cas sur Surcouf, où si quelques confrères nous ont cité, d’autres n’ont pas eu cette délicatesse. Dont l’AFP qui confirmait pourtant mot pour mot nos informations quatre jours plus tard. Si on le signale sur DailyNord, ce n’est pas pour la célébrité ou le besoin de se faire mousser : c’est juste que ce n’est pas la première fois et qu’il en va de la viabilité de DailyNord à terme.

- L’analyse pose la question des sources, base du travail journalistique mais aussi du fonctionnement de DailyNord. Comment fonctionne la rédaction justement ?

DailyNord, c’est un collectif de journalistes qui se retrouvent autour d’un projet de pure-player. En deux volets. Chaque membre de l’équipe est ainsi journaliste indépendant et vend ses papiers à droite et à gauche, quand on ne vient pas le chercher pour collaborer avec un titre, parce que le titre aime bien ce qui se fait sur DailyNord... Le site génère lui quelques recettes publicitaires, trop faibles aujourd’hui, pour en vivre à plusieurs. Ce n’est pas une surprise : on est dans les clous de notre développement. Seulement, pour développer ces recettes, il faut développer l’audience. Pour développer l’audience, il faut continuer à travailler sur notre ligne éditoriale et sortir, de temps à autres, des infos que les autres n’ont pas. Comme Surcouf. Sauf que si derrière, nos confrères n’ont pas l’honnêteté de citer d’où vient la dite info, économiquement (parce que l’on est aussi obligé de raisonner comme ça), ça ne sert quasiment à rien.

- Quels enseignements tirer de cette expérience ?

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au moment de sortir cette info, on a discuté avec la journaliste qui l’avait. Devait-elle essayer de la vendre ailleurs pour être payée en conséquence ? Ou la cédait-elle à DailyNord quasi bénévolement ? Elle a choisi de la céder à DailyNord parce qu’elle estimait que ça ferait une bonne pub au site dans la foulée de deux bonnes informations que nous avions publiées les semaines précédentes (la fille de Percheron au Louvre-Lens ou l’ex DG du Crédit Agricole qui réclamait 4 millions d’euros). Je pense également que nous avons fait une erreur : nous pensions à tort que les lecteurs, en particulier les médias, avaient compris notre manière de fonctionner. A priori, ce n’est pas le cas de tout le monde. On va bien réexpliquer les choses sur le site. Enfin, on en revient toujours sur le débat inépuisable des sources : DailyNord cite toute source d’info qui ne vient pas du site, d’autres médias le font, d’autres pas. Là, c’ est une conception du journalisme.


 

 

 

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