Un chantier principal pour l’Agence de l’eau Artois-Picardie : la lutte contre les rejets toxiques à long terme - 10 juin 2004

La lutte contre les rejets de substances toxiques « à long terme » constitue le principal chantier de l’Agence de l’eau Artois-Picardie pour les quinze prochaines années. Devant les journalistes réunis au Club de la Presse, l’industrie a droit à une mention très bien pour les économies d’eau et à une mention bien pour la réduction des pollutions ordinaires.

Sauf accident exceptionnel, les pollutions toxiques aiguës, celles qui engendrent des empoisonnements violents et immédiats des cours d’eau, sont pratiquement finies. Mais les pollutions toxiques à long terme, ou différées, celles qui tuent lentement, qui entraînent des malformations chez les poissons par exemple, nécessitent un plan d’action spécifique.

Cette reconquête de la qualité des cours d’eau sera le principal chantier de l’Agence de l’eau pendant les quinze prochaines années. Un chantier d’envergure puisqu’il concerne non seulement l’industrie traditionnelle mais aussi les TPE (très petites entreprises), les artisans, soit environ cinquante mille établissements, et les particuliers.

Les actions menées pendant ces trente dernières années ont porté leurs fruits, et Alain Strébelle, directeur de l’Agence de l’eau Artois-Picardie, donne une mention bien à l’industrie puisque 80 % de leurs effluents sont traités.

Et il lui décerne une mention très bien pour les économies d’eau. En effet, une bonne gestion des ressources d’eau consiste à réserver les eaux souterraines pour les usages domestiques et à puiser l’eau pour usage industriel dans les cours d’eau.

En trente ans, les prélèvements directs dans les nappes phréatiques ont été divisés par trois. Ceux dans les cours d’eau ont peu augmenté et les prélèvements dans les réseaux de distribution publique sont restés pratiquement constants.

Conclusion : malgré l’augmentation de plus de 50 % des prélèvements en eau effectués par les collectivités, les prélèvements totaux sur les ressources en eaux souterraines ont diminué de 13 %.

Mais il reste du travail. Régis Mathian, directeur Industrie à l’Agence de l’eau Artois-Picardie, explique qu’en plus du chantier de lutte contre les pollutions toxiques à long terme, il y a deux autres chantiers importants pour les années à venir : la lutte contre les pollutions accidentelles et la lutte contre les friches industrielles polluées.

Il y a 491 sites et sols pollués demandant une action préventive ou curative des pouvoirs publics dans le bassin Artois-Picardie, dont 430 pour la seule région Nord - Pas de Calais qui est au premier rang national dans ce domaine. Ce sont 400 000 m3 de sédiments, dont certains sont contaminés par des métaux lourds et des composés organiques, qui doivent être curés chaque année au cours des dix prochaines années. Un travail titanesque qui impose de faire appel à la solidarité nationale.

Consulter le dossier de presse sur le site de l’Agence de l’eau


 

 

 

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