Un film dont les dunes sont le héros

« Quel est votre premier souvenir de dunes ? » C’est avec cette question que Stéphane Crocquey et Virginie Hoffmann, les deux réalisateurs du documentaire « Les enfants de la Dune », sont allés à la rencontre des habitants du littoral flamand. Ils étaient au Club de la presse le mercredi 4 novembre pour présenter en exclusivité des extraits de leur film.

Stéphane Crocquey et Virginie Hoffmann, les deux réalisateurs du documentaire « Les enfants de la Dune »

Les premiers souvenirs qu’évoquent les dunes pour les habitants de la mer du Nord sont souvent agréables : le soleil, les vacances, les jeux, la plage, la nature… Pour d’autres, plus âgés, ce sera la guerre, la contrebande.

Enfant de ces dunes (il est originaire d’une famille de dockers), Stéphane Crocquey a souhaité marcher vers ces souvenirs en réalisant ce film. « Que ce soit les dunes, une forêt, un lac, un village ou une montagne, nous sommes tous attachés à l’endroit où nous avons grandi », explique-t-il. « Je parle des dunes comme les Indiens d’Amazonie doivent parler de leur fleuve ». Aidé de Virginie Hoffmann, il est parti à la rencontre des habitants du littoral flamand pour la réalisation de ce carnet de voyage cinématographique, géographique et mémoriel.

Trois extraits ont été présentés en exclusivité au Club de la presse. Trois portraits.

Pierre Gilles était enfant pendant la seconde guerre. Pour échapper aux bombardements de Dunkerque, sa famille s’était réfugiée dans les dunes. Son premier souvenir consiste donc en une nuit, terré dans le froid, au milieu des explosions, suivie d’un matin où régnait le silence absolu. Les deux guerres mondiales ont largement contribué à façonner les 7 km de dunes qui restent entre Dunkerque et Bray-Dunes.

Le second portrait présenté était celui de Bertrand Seguin, artiste plasticien. Ses premiers souvenirs de dunes sont des explorations, équipé d’un détecteur de métal, à la recherche de balles et de boutons d’uniforme. Il a su apprécier la « sublime laideur du paysage ». Le béton, les blockhaus qui jalonnent les dunes sont la laideur. « Car la nature ici est magnifique », précise-t-il. Pour l’embellir, mais aussi par devoir de mémoire, il a recouvert un blockhaus de miroirs et intitulé cette œuvre « Réfléchir ». Présent lors de la projection, il a expliqué sa démarche : « Nous passons devant ces vestiges tous les jours, mais malgré cela, nous ne les voyons plus. Ils sont là mais nous les avons oubliés. Pourtant la mémoire est importante, surtout quand les extrémismes montent. »

Mission accomplie : recouvert de miroirs, le blockhaus est maintenant visible du ciel, de la mer et de la terre. Quand le soleil tape dessus, on le voit même briller depuis les côtes anglaises.

Troisième extrait, troisième point de vue. Celui de Bart Bollengier naturaliste pour le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Flandre Maritime (CPIE). Il étudie l’évolution des dunes pour mieux les protéger. Elles qui ont failli disparaître après la guerre avec l’industrialisation du Dunkerquois, sont à nouveau menacées par la montée des eaux. A Dunkerque, la mer s’est déjà élevée de 9 cm au cours du siècle passé.

Ces séries de témoignages sont autant de petites histoires qui font la Grande. Retrouvez les lors de l’avant-première le 17 novembre, à 20h30, au Studio 43 de Dunkerque.


 

 

 

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