Un journaliste de France 3 giflé par le service d’ordre de Sarkozy (25 juin 2010)

La visite de Nicolas Sarkozy, mercredi soir en Seine Saint-Denis, notamment dans la cité des 4000 à La Courneuve qu’il avait promis lors de la campagne électorale de nettoyer au kärcher, se voulait discrète. La presse n’avait pas été informée de l’événement pour éviter la présence de journalistes.

Mais une équipe de France 3 Paris Ile-de-France, par hasard présente pour le tournage d’un autre reportage, a voulu filmer la visite du Président de la République lorsqu’un jeune homme de 21 ans ayant insulté Nicolas Sarkozy a été interpellé puis battu par le service d’ordre. Pierre Lassus, le journaliste, a constaté que le jeune était couvert de sang. Ce dernier s’est d’ailleurs vu prescrire neuf jours d’incapacité totale de travail et doit être jugé ce vendredi (25 juin) en comparution immédiate.

S’apercevant de la présence de la caméra, le service d’ordre de Nicolas Sarkozy a alors tenté de s’en emparer et a giflé le journaliste de la rédaction de France 3.
« Je trouve choquant qu’en France, on traite des journalistes comme ça, qu’on leur donne des gifles » témoigne Pierre Lassus. « D’autant, qu’il m’a vraiment serré fort. Du coup, j’ai hurlé, il a senti qu’il déconnait et il m’a lâché. »

Contactée par la rédaction du Post, la rédaction de France 3 Ile-de-France explique : « Notre équipe était à Saint-Denis pour diffuser un sujet sur le trafic de drogue qui sera diffusé ce soir. Quand Sarkozy, Hortefeux débarquent à Saint-Denis, notre équipe décide de filmer. Le jeune insulte Sarkozy, le service d’ordre de l’Elysée l’interpelle et aperçoit notre journaliste. Il donne une gifle à la caméra et au journaliste. L’Elysée ne voulait pas qu’il y ait d’image. »
Joint par Le Post, le service presse de l’Elysée n’était pas disponible pour l’instant. Plusieurs sources policières disent ne pas avoir connaissance de l’incident.

Le SNJ-CGT de France Télévisions a décidé de porter plainte « pour atteinte à la liberté de la presse » et de saisir le ministre de l’Intérieur pour qu’une enquête soit diligentée par l’inspection générale des services, a indiqué à l’AFP Jean-François Téaldi.


 

 

 

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