Un rideau d’arbres

Photographie : Richard Baron.
Texte : Olivier de Solminihac

Le réel... Une mission photographique menée pendant un an par le photographe Richard Baron sur la cité 1940 à Libercourt. Des visages, une mémoire, de l’entre-deux, des interstices, du temps arrêté dans l’anfractuosité d’un mur, d’une porte, d’une tapisserie, du temps qui passe entre cité minière, rénovation, et Résidence du Verger comme on l’appelle aujourd’hui.
Entre terril et chevalement, il y a les lisières du monde : un temps d’hier et de demain, un espace –temps entre la forêt qui veille et l’eau des lacs, nés des affaissements miniers.

Le livre... L’écrivain Olivier de Solminihac ne va pas sur place. Pénélope au masculin, il reçoit les photos, tisse des nouvelles, dresse des portraits, invente des histoires et des destins, rêve à haute voix entre gravité et une fantaisie à la Nerval.
L’humour, parfois, affleure comme dans Un jardin des fantômes. « Au cas où je croiserais un légume » écrit-il.

Tantôt longue comme une madeleine de Proust, tantôt acérée, courte et précise, la phrase épouse le regard. Un livre étrange, à nul autre pareil. Il y a quelque chose de somnambulique qui fonctionne entre les photos de Richard Baron et les textes d’Olivier de Solminihac.

Une errance qui fait penser au Jim Jarmusch de Dead Man. Un poème à la William Blake... « Chaque nuit, chaque matin, certains naissent pour le chagrin. Chaque matin, chaque nuit, certains naissent pour le délice exquis. Certains naissent pour le délice exquis, certains pour la nuit infinie... »

Hervé LEROY

Un rideau d’arbres. Photographie : Richard Baron. Texte : Olivier de Solminihac. Editions Light Motiv. Prix : 32 euros.


 

 

 

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