Vivalaville.com arrête les frais. (août 2001)

Le site d’informations locales Vivalaville.com se retire de six villes sur les quatorze qui constituaient son réseau. L’agence de Lille fait partie de la listeet ferme ses portes durant l’été 2001. Les actionnaires n’ont pas pu réaliser la levée de fonds complémentaire qu’ils espéraient.

Le 13 juillet 2001, les quatre journalistes du site d’informations locales Vivalille.com seront en "vacances". Tous en même temps et d’une façon prématurée...
Devant les difficultés à trouver de nouveaux investisseurs, les actionnaires du réseau Vivalaville.com (les trois actionnaires principaux sont des titres de presse quotidienne régionale : Le Télégramme de Brest, le Républicain Lorrain et L’Alsace.) ont décidé d’arrêter les frais. La note est salée : six fermetures de sites (Lille, Paris, Marseille, Montpellier, Lyon et Bordeaux) sur les quatorze que compte le réseau et dégraissage dans les huit qui survivront, dans l’Est et l’Ouest du pays. Avec à la clé 40 licenciements, dont 31 journalistes.

Doté d’un capital d’environ 3 millions d’euros (20 MF), Vivalille.com avait un besoin d’argent frais supplémentaire du même ordre pour satisfaire son cahier des charges. Très intéressé un moment, Lagardère a finalement décidé de retirer ses billes. D’autres contacts auraient été pris avec des médias nationaux, sans suite. Et pourtant, Vivalaville.com affichait des premiers résultats prometteurs : 25 MF de chiffre d’affaires à la fin de l’année 2000 - alors que certains sites n’avaient que quelques semaines d’existence - et deux millions de pages lues par mois.

A Lille, les dernières statistiques faisaient état de 60 000 visites et 190 000 pages lues chaque mois. Les journalistes de Vivalille.com, tous issus des rédactions de La Voix du Nord et de Nord Eclair, comptent également quelques scoops à leur actif, notamment dans le domaine sportif. En revanche, le contenu a eu un peu de mal à accrocher les internautes de la métropole en dehors de Lille. Le nom choisi y est sûrement pour quelque chose...
Mais, en fait, le réseau a fait les frais d’une situation qui lui échappe. L’euphorie des débuts pour tout ce qui se terminait en ".com" s’est transformée, après les spectaculaires plongeons que l’on sait, en frilosité généralisée.

Frilosité généralisée
Difficile aujourd’hui de trouver un investisseur sur la place. A Vivalille.com, les effets se faisaient sentir depuis plusieurs semaines. Restrictions sur le budget consacré aux pigistes (une dizaine de journalistes au plus fort) pour commencer, recrutement d’un commercial annulé, puis lettres de licenciement postées au début du mois de juin 2001. Avant cela, la direction de Vivalille.com, selon nos informations, a fait le choix de tenir au courant ses collaborateurs des problèmes rencontrés. Un bon point, malgré tout, quand on connaît l’opacité avec laquelle les médias peuvent gérer, en interne, des situations de crise.

Les rédacteurs bénéficiaient également de la convention collective des journalistes, chose assez rare dans le domaine des sites Internet. Le plan social comportait quelques offres de reclassement au sein du Télégramme de Brest.
Au bout du compte, l’aventure de Vivalille.com aura duré six petits mois. Avec sa disparition, la région ne compte plus d’équipe rédactionnelle uniquement dédiée à l’information en ligne. n

Ludovic FINEZ


 

 

 

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