« Voix du Nord » : une jeune femme de 26 ans présidente du conseil de surveillance

Après avoir pris 20% du capital de « La Voix du Nord » il y a quelques jours, Aude Jacques-Ruettard, petite-fille de Robert Hersant, a été nommée présidente du conseil de surveillance de Voix du Nord Investissement, la holding du groupe.

Photos : Eric Pollet

La Voix Du Nord vient de rendre plus claires ses structures juridiques et la répartition des pouvoirs qui en découlent, au cours d’une assemblée générale qui s’est tenue ce jeudi 22 février. Voix Du Nord Investissement, la holding qui contrôle le groupe, se transforme en effet en société à conseil de surveillance et directoire. A la tête du conseil de surveillance est nommée une jeune femme de 26 ans, jusqu’ici fort discrète, mais qui aurait, dit-on, un caractère bien trempé « d’héritière ». Aude Jacques-Ruettard est la petite fille de la troisième épouse de Robert Hersant. Rolande Nadine de Vries, décédée en 2001 soit cinq ans après le patron du premier groupe de presse français, était propriétaire du quotidien nantais Presse Océan.

Etudes de communication dans une université californienne

Robert Hersant avait adopté lors de son mariage les trois filles de sa nouvelle épouse : Caroline, Florence et Martine. Aude Jacques-Ruettard est la fille de l’une d’elles. Elle a suivi des études en communication dans une université américaine, en Californie. Elle éprouve, dit-on, de l’admiration pour son grand-père adoptif, qu’elle a connu jusqu’à l’âge de 15 ans. La nouvelle présidente du conseil de surveillance de La Voix Du Nord résidait officiellement à Monaco en 2005 et sa profession, telle qu’inscrite dans les documents légaux, était celle d’« étudiante ». Elle a fondé la société AJR Participations, société anonyme dont le siège social est basé à Luxembourg. Son représentant est un avocat, Me David De Pariente, qui siège lui aussi au conseil de surveillance de La Voix Du Nord. Il figurait aussi dans les instances de la Socpresse. Aude Jacques-Ruettard avait alors, dans un premier temps, refusé de vendre à Serge Dassault les 13% qu’elle possédait de l’empire de presse de son grand-père.

Les autres membres du conseil de surveillance de Voix du Nord Investissement sont connus. Il s’agit des dirigeants du groupe belge Rossel (éditeur notamment du Soir), Bernard Marchant, Patrick Urbain et Yves de Chaisemartin. C’est, notons-le, la première fois qu’apparaît officiellement dans les instances de La Voix du Nord le nom de ce dernier, ancien patron de la Socpresse, homme de confiance et exécuteur testamentaire de Robert Hersant. Jusqu’à présent il ne figurait pas en toutes lettres dans « l’ours » du journal. Il fallait en fait le deviner comme représentant de la société Rossel France, domiciliée au Luxembourg. Selon les documents disponibles au greffe du tribunal de commerce de Lille, l’adresse professionnelle d’Yves de Chaisemartin est d’ailleurs fixée place du Général de Gaulle, à Lille, siège de La Voix du Nord.

Michel Nozière et Jacques Hardoin au directoire

A la tête du directoire, on retrouve Michel Nozière, président, et Jacques Hardoin. Le communiqué diffusé vendredi 23 février dans les colonnes du quotidien ne précise pas si des modifications sont intervenues dans le capital de VNI. En particulier, on ne sait pas à quel niveau la nouvelle présidente y fait son entrée après avoir acquis récemment 20% de Voix du Nord SA, structure concernant uniquement le journal et non le groupe. De même, rien n’indique l’arrivée, un moment attendue, du Crédit Mutuel dans le tour de table financier de Voix du Nord Investissement. VNI est pour l’instant majoritairement tenu par le belge Rossel. Ces modifications semblent renforcer les pouvoirs d’Yves de Chaisemartin (59 ans) au côté du groupe Rossel dans le quotidien lillois.

Claude VINCENT


 

 

 

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