Wikileaks : Reporters sans frontières condamne les blocages, les cyber-attaques et les pressions politiques et financières contre le site de Julian Assange (09 décembre 2010)

Dans un communiqué publié sur son site, Reporters sans frontières dénonce l’acharnement à l’encontre de Wikileaks et de son fondateur Julian Assange. L’organisation s’inquiète également des propos de certains responsables politiques américains.

Fin novembre, le site a du déménager ses serveurs de Suède à cause d’une attaque informatique de très forte ampleur. Il a d’abord trouvé refuge sur ceux de la société américaine amazon. Répit de courte durée puisqu’au bout d’une semaine, sous les pression du Sénat des Etats-Unis, amazon l’expulsait.

Wikileaks à peine installé sur des serveurs français, en l’occurrence ceux de la société roubaisienne OVH, Eric Besson, le ministre chargé de l’Economie numérique, a annoncé étudier les moyens d’interdire l’hébergement du site en France.

Wikileaks a aussi subi une attaque internet sur son nom de domaine (l’adresse wikileaks.org) et plusieurs établissements financiers (Paypal, la banque postale suisse, Mastercard, Visa Europe ...) ont bloqué ses comptes et ses avoirs. Plusieurs pays comme la Thaïlande et la Chine, « dont le respect de la liberté d’expression et d’information est plus que sujet à caution », ont décidé de le bloquer.

« C’est la première fois que nous observons une tentative de censure à l’échelle internationale d’un site dont la vocation première est la transparence  » réagit Reporters Sans Frontières. « Nous ne pouvons qu’être sidérés par le fait que des pays comme la France et les Etats-Unis alignent soudain leur politique en matière de liberté d’expression sur celle de la Chine. Nous rappelons, notamment pour la France et les Etats-Unis, que ce n’est pas au pouvoir politique de décider du maintien ou non d’un site mais à la justice. »

Actuellement, Julian Assange est détenu par Scotland Yard après s’être constitué prisonnier en début de semaine. Il attend la décision du juge de l’extrader vers la Suède où il est sous le coup d’une plainte pour « sexe par surprise », une infraction existant uniquement en Suède.

Dans une lettre ouverte à la justice britannique, Reporters Sans Frontières appelle à l’impartialité. Reporters sans frontières condamne cet acharnement et réitère sa conviction que le site Wikileaks, dans le respect du 1er amendement de la Constitution américaine, a le droit de publier ces documents « et fait même œuvre utile en les mettant à disposition des journalistes et des lecteurs. »

L’organisation rappelle également qu’elle a toujours œuvré pour le principe de « neutralité du Net » au nom duquel les fournisseurs d’accès et les hébergeurs ne doivent jouer aucun rôle dans les choix des contenus mis en ligne. Principe de plus en plus régulièrement mis à mal.

Par ailleurs, en réponse aux attaques contre le site de Julian Assange, un groupe de hackers, motivé par la lutte contre toute forme de censure sur le web, a attaqué les sites de paypal, mastercard, visa, la banque postale suisse, celui du Procureur général de Suède ainsi que celui de Sarah palin, chef de file des conservateurs américains.

Des internautes prennent chacun à leur manière la défense de Julian Assange. Des milliers de copies intégrales de wikileaks fleurissent sur la toiles ainsi que les noms de domaines alternatifs. Ils ont aussi massivement voté pour que Julian Assange soit proclamé homme de l’année par le prestigieux magazine Time.

Julien Assange avait-il prévu cela ? Depuis quelques semaines, un fichier « insurance.aes » est distribué sur internet grâce aux réseaux p2p incontrôlables car décentralisés, fichier déjà téléchargé par plus de 100 000 personnes qui le partagent à leur tour. Selon Wikileaks, il contiendrait l’ensemble des futures révélations du site sous une forme cryptée. La clef de décryptage sera diffusée s’il arrivait quelque chose au fondateur du site. Ces révélations, annoncées pour début 2011, concerneraient cette fois le système bancaire américain.

SC


 

 

 

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