Revue de presse :

Xavier Bertrand à Lille (04 janvier 2011)

La visite, ce 4 janvier dans la métropole lilloise, du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé coïncide avec le retour du débat sur les 35 heures. A sa journée nordiste, Xavier Bertrand a ajouté un rendez-vous au club de la presse, ce soir à 17h30. Emploi, santé, UMP, les dossiers sont nombreux. La presse de ce matin en fait largement écho.

A commencer par « La Voix du Nord » qui livre un entretien d’une page avec le ministre. Le titre fait allusion à la dernière sortie du socialiste Manuel Valls, dimanche sur Europe 1 (et confirmée ce matin) : « Déverrouiller les 35 heures, Manuel Valls en a rêvé, nous l’avons fait ». Répondant à Hervé Favre sur les déclarations du député-maire d’Evry et candidat aux primaires socialistes, Xavier Bertrand répond en effet : « Ces propos prouvent que, désormais, dans tous les partis, on admet que les 35 heures de Mme Aubry ont été un non-sens économique, car elles ont porté atteinte à la compétitivité de nos entreprises et donc à l’emploi, et un non-sens social, car elles ont amputé le pouvoir d’achat des Français. Mais M. Valls, s’il souhaitait vraiment « déverrouiller » les 35 heures, il aurait dû voter la loi en 2008. Il en a rêvé, nous l’avons fait ! » Et boum. En 2008, Xavier Bertrand avait fait voter une loi conduisant à ce que les 35 heures ne restent « que comme durée légale, seuil de déclenchement de la majoration pour heures supplémentaires », rappelle-t-il. Et pour lui, il ne saurait être question de revenir "aux 39 heures payées 39’’. Mais « le gouvernement, souligne-t-il, est ouvert à toute proposition pour améliorer le dispositif ».

La fracture dans le camp majoritaire

Alors précisément, que dire de ce « Valls [qui] sème le trouble » ? Comme titre « Nord-Eclair ». Le quotidien roubaisien rappelle que, durant l’été 2009, Martine Aubry, la patronne du PS, l’avait sommé, par courrier, de « cesser ses critiques ou de quitter le parti. Ce courrier ‘’n’est toujours pas périmé’’ a-t-on prévenu au PS ». Pour « Libération », «  Les 35 heures [sont] la première querelle de l’année au PS ». « Si Bertrand et Baroin tempèrent » les propos de Manuel Valls, écrit Alain Auffray, Hervé Novelli, animateur du courant libéral de l’UMP, et Jean-François Coppé (successeur critique de Xavier Bertrand à la tête de l’UMP) « veut faire de l’abrogation de la loi un cheval de bataille ». Ainsi, écrit le journaliste de « Libé », « Valls a remis à jour une vraie fracture dans le camp majoritaire  » : les abolitionnistes (Copé, Longuet, Novelli), et « ceux qui jugent, comme Xavier Bertrand, que ce débat n’a plus lieu d’être » depuis la loi de 2008. Notez le titre de cet article : « Chiffon rouge pour une droite divisée  ».

« Laisse aller, c’est une Valls ». C’est ce qu’ « aurait pu répliquer Benoît Hamon, porte-parole courroucé », lance Olivier Berger dans son billet de « La Voix du Nord ». Selon lui, « entendre un socialiste parler de ‘’travailler plus et travailler mieux’’, sans dire comment et avec quel type de solidarité, n’aide pas à la compréhension du débat politique  ». Et, parlant du PS, Olivier Berger de se demander si l’on ne serait pas « déjà face à un effet pervers du système de primaires ? ». Il rappelle qu’aux Etats-Unis, « où l’on a une longue expérience des primaires, c’est le candidat qui bâtit son programme ; au PS, c’est le parti. D’où le hiatus qui s’immisce dès le début d’année  ».

« Gestion ministérielle de proximité »
Mais, foin de digression, revenons-en à la visite nordiste de Xavier Bertrand ! Dans l’entretien qu’il accorde à Hervé Favre, de « La Voix du Nord », le ministre parle de… l’emploi. Oui, oui. « Mon rôle, dit-il, c’est de tout faire pour rapprocher les demandeurs et les offres  ». Chouette ! Pour cela, il part d’un constat : « On a au niveau national près de 250 000 offres non pourvues par Pôle emploi ». Ca alors… Et donc, aujourd’hui, à Lille, où il est venu accompagné de Christian Charpy, le patron de Pôle emploi, et de Bertrand Martinot, patron de la délégation générale à l’emploi, il devait voir « sur place, ce qu’on doit débloquer tout de suite comme crédits existants [notez-bien : « existants » et non « à prévoir » - ndlr] pour former et accompagner plus vite vers l’emploi ». Et tout cela « sans esprit partisan », bien-sûr. Les « chômistes » longue durée qui attendaient un contrat aidé (ben oui), et pour l’heure gelé, seront intéressés… au plus haut degré.

Donc, Xavier Bertrand confirme. Il n’y a pas besoin de moyens financiers supplémentaires. « Les crédits existent. Le problème, c’est le temps qu’il faut pour les obtenir, par exemple pour le financement d’un stage. Je veux qu’on aille plus vite, c’est ce que j’appelle la gestion ministérielle de proximité ». Ben voilà. Vous voulez une solution ? J’ai un concept.

Médiator, etc.

Bon. Comme écrirait Philippe Labro (un de ces jeunes prometteurs qu’adore Manuel Valls), « au-delà de 4500 signes, tu ennuies ». Alors, concluons sur un dernier thème : le Médiator. Après s’être assuré que les patients concernés « sont bien informés qu’ils doivent consulter leur médecin traitant et que les examens éventuels seront intégralement remboursés », le ministre se donne une seconde priorité : « comprendre exactement ce qui s’est passé ».

Au vu des informations de ce matin et la mise en cause de trois autres médicaments par la revue « Prescrire », M. Bertrand aura du boulot. Vous avez dit loi des séries ? Dura lex, sed lex.

Philippe Allienne


 

 

 

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