La direction du Monde s’était excusée mardi pour un des dessins de Xavier Gorce diffusé dans une newsletter. Le dessin montrait un jeune pingouin demandant à un congénère : « Si j’ai été abusé par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? ».
Ce dernier avait suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
« Ce dessin peut en effet être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres », avait souligné la directrice du Monde, Caroline Monnot, dans un message publié sur le site du quotidien, reconnaissant qu’il avait pu choquer et assurant qu’il n’aurait « pas dû être publié ».
Le dessinateur des « indégivrables », qui travaillait de longue date avec le journal estime que « la liberté ne se négocie pas ». II a publié sur Twitter sa démission ;
« J’annonce que je décide immédiatement de cesser de travailler pour Le Monde. Décision personnelle, unilatérale et définitive. La liberté ne se négocie pas. Mes dessins continueront. D’autres annonces à suivre ».
Ce dessin « pouvait être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, à un moment où la société prend conscience de leur ampleur » selon le directeur du quotidien, Jérôme Fenoglio,Il a également précisé : « La liberté de la presse, élément vital de notre démocratie, ne peut se diviser. Elle doit être tout aussi complète pour les dessinateurs ou les journalistes, que pour les journaux dans leur choix de publier ou non un dessin ».
Xavier Gorce avait déjà publié des dessins controversés, notamment au moment des manifestations de gilets jaunes, comparées à des « troupeaux d’abrutis ». « Je pense que je ne peux plus travailler avec un journal qui ne résiste pas à la pression extérieure » assène-t-il. "On se retrouve sur des situations que l’on a connu dans la presse anglo-saxonne, où le dessin de presse n’est pas défendu par les rédactions, par manque de courage.
Au sein de la rédaction, certaines voix s’étonnent du silence de la Société des rédacteurs du Monde