« Cela a été une fuite extraordinaire » : la journaliste Russe Marina Ovsiannikova raconte son exfiltration de Russie

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Lors d’une conférence de presse organisée au siège de Reporters sans frontières (RSF), vendredi 10 février 2023, la journaliste russe Marina Ovsiannikova raconte sa fuite de Russie avec sa fille, il y a quatre mois, alors qu’elle était assignée à résidence. Le Club de la presse HDF se réjouit de sa mise en sécurité en France.

Célèbre pour avoir brandi, le 14 mars 2022, pendant le journal télévisé le plus regardé de la Russie, une pancarte où il était écrit « No War » (« Non à la guerre ») et où elle intimait de ne pas croire la propagande russe, la journaliste n’avait plus donné de nouvelle depuis le mois d’octobre. Cinq jours après cet acte, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, parvient à joindre celle qui est devenue un symbole de résistance à la propagande russe pour lui proposer l’aide de l’organisation.

Pendant des mois, l’association Reporters sans frontières dit avoir organisé cette fuite "dans la plus grande discrétion". Le secrétaire général de RSF raconte qu’il n’évoquait la journaliste que par le nom de code "Evelyne" relève franceinfo. Elle encourait dix ans de prison, après avoir été inculpée en août pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée. « Mon avocat n’arrêtait pas de me répéter ’Fuis, ils vont te mettre en prison, tu n’as plus que quelques jours pour sauver ta vie, sauver celle de ton enfant », se souvient-elle. Marina Ovsiannikova raconte avoir fui la Russie en deux jours, changeant "sept fois de véhicules" et empruntant "diverses directions".

Des complications survenues lors de la fuite

Peu avant le passage de la frontière, le véhicule s’enlise dans un champ plein de boue, raconte la journaliste. C’est à pied et dans le noir, en se repérant avec les étoiles qu’elle fera les dernières centaines de mètres avec son passeur. "Je perdais déjà espoir (...), je me disais ’pourquoi j’ai décidé de faire ça ? Il vaut peut-être mieux atterrir en prison’...", se rappelle la journaliste russe. Après plusieurs heures d’errement, elle arrive à franchir la frontière et retrouve les contacts qui les attendaient.

Marina Ovsiannikova est arrivée dès le mois d’octobre en France, où elle a été mise en sécurité dans une maison située à un endroit discret. « On a gardé le silence jusqu’ici pour d’évidentes raisons de sécurité, affirme Christophe Deloire. Il est important de soutenir une journaliste comme Marina pour lutter contre la propagande. »

Christophe Deloire, de Reporters sans frontières, se réjouit que "Marina ait obtenu l’asile en France". Il estime que "cela a été une fuite extraordinaire".


 

 

 

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