Cela fait cinq mois que ce professionnel de l’information, qui collaborait avec de nombreux médias français et francophones, France Télévisions, Radio France, TV5Monde, Arte, mais aussi Libération et La Croix, croupit derrière les barreaux dans des conditions difficiles en Afghanistan. « Sa famille est autorisée à lui rendre visite deux fois par semaine » d’après les explications de sa femme Aleksandra, joint par Libération.
Une mobilisation toujours plus forte
Depuis son arrestation que Reporters sans frontières qualifie « d’arbitraire » car jusqu’aujourd’hui « aucune charge formelle n’a été publiquement prononcée contre lui », la mobilisation pour réclamer sa liberté ne faiblit pas. « Par des rassemblements réguliers, le millier de personnes qui constitue ses comités de soutien tente d’alerter l’opinion publique et les responsables politiques pour contribuer à sa libération, alors que les mois défilent » nous apprend Le Monde.
Lors d’une journée de soutien à la liberté de la presse organisée le 30 mai à Rennes, les collègues du journaliste et ses amis lui ont exprimé leur solidarité avec « intelligence et cœur » d’après le Club de la presse Bretagne qui a pris part à ces temps forts. Selon Le Monde, les proches de Mortaza Behboudi ont dressé le portrait d’un « journaliste passionné, débordant d’énergie et engagé ».
Un extrait du documentaire « Ils ne nous effaceront pas », qui illustre le combat des femmes afghanes, réalisé par Mortaza Behboudi et Rachida El Azzouzi a été projeté à l’IEP au cours de cette journée de soutien pour témoigner du travail du journaliste à faire vivre la liberté de la presse en Afghanistan. Le documentaire a été récompensé en 2022 par le prix Bayeux des correspondants de guerre et le prix Varenne de la presse quotidienne nationale.
« L’ordre taliban est destructeur de journalisme »
De son côté, l’ONG Reporters sans frontières « réitère son appel à la libération immédiate et inconditionnelle du reporter ». Pour Antoine Bernard, directeur général adjoint de RSF, « L’ordre taliban est destructeur de journalisme ». Il ajoute qu’ « il faut comprendre comment fonctionne cet ordre pour convaincre certaines des autorités, comme les ministres de la Culture ou de la Défense, que leur intérêt pourrait être de libérer Mortaza après une procédure judiciaire. »
L’ONG appelle à continuer de multiplier « la demande sur Twitter que le régime consulte, élargir la pétition, poursuivre la conversation avec une frange du régime taliban », pour obtenir gain de cause.