Algérie : le pouvoir censure plusieurs sites d’information

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Les autorités en Algérie ont bloqué plusieurs sites d’information, confirmant le verrouillage du paysage médiatique indépendant et l’offensive contre la liberté de la presse et d’expression. Le site d’information Casbah Tribune a notamment été touché. Son fondateur, le journaliste Khaled Drareni, a été emprisonné en septembre à deux ans de prison ferme pour "atteinte à l’unité nationale". Un débat public a été organisé le 14 septembre par le Club de la presse Hauts-de-France pour le soutenir lors de son procès ainsi que pour défendre la liberté d’informer.

Twala, nouveau-né du paysage médiatique algérien, a vu son site bloqué le 2 décembre sans explication. « Nous dénonçons vigoureusement cette censure arbitraire dont nous ignorons le prétexte. Le journal n’en a jamais été informé, a réagi l’équipe de Twala. C’est une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’informer ».

Une censure qui a aussi été prise à l’encontre du site Casbah Tribune, un site d’actualités nationales fondé en 2017 par le journaliste Khaled Drareni, actuellement derrière les barreaux. Ce dernier a été condamné en septembre à deux ans de prison ferme pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ».

Un débat public a été organisé par le Club de la presse Hauts-de-France le 14 septembre pour soutenir le journaliste et la liberté d’informer en Algérie, en présence notamment de Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières et d’Abderrahmane Hayane, documentariste et ancien journaliste à El Watan.

De nombreux sites d’information censurés

En 2020, de nombreux sites d’information ont été censurés par les autorités, à l’instar de Radio M, Maghreb Emergent, Interlignes, L’Avant-Garde et TSA (Tout sur l’Algérie). Maghreb Emergent et Radio M ont annoncé être de nouveau complètement inaccessibles, après avoir été partiellement débloqués début octobre.

« D’autres médias font l’objet de la même censure, tels les sites arabophones Tariq News et Ultra Sawt, a déclaré Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme. C’est encore une attaque contre la liberté de la presse ». Reporters sans frontières (RSF), qui dénonce régulièrement les menaces contre la liberté de la presse en Algérie, a condamné « vigoureusement la censure de médias libres et indépendants ». Le ministère de la communication n’a donné aucune explication.

L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, un recul de cinq places par rapport à 2019 et de vingt-sept places par rapport à 2015.

M.P


 

 

 

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