Ali Anouzla en liberté provisoire, en attendant son procès ce 30 octobre

Comme l’ensemble des membres du comité de soutien au journaliste marocain Ali Anouzla, le Club de la presse Nord – Pas de Calais se réjouit de la mise en liberté provisoire de notre confrère. Mais personne, au sein du comité de soutien, n’est dupe. Cette décision rendue vendredi 25 octobre par le juge aurait pu intervenir dès l’audition du mardi 22. Or, le juge n’a pas entendu la demande du collectif d’avocats composé de Maitres Abderrahim Jamai, Abderrahmane Benameur, Khalid Sefiani et Naima Guellaf. Il s’avère que ce collectif a été écarté et remplacé par Me Hassan Semlali. C’est ce dernier qui a obtenu la mise en liberté provisoire trois jours plus tard.

Il semble en fait que cet avocat, ancien opposant, joue les sapeurs pompiers afin de calmer le jeu. Le retrait du collectif d’avocats, présenté comme une décision spontanée après la demande d’Ali Anouzla de suspendre le journal électronique « lakome.com » aurait en fait été provoqué. Par qui ? Par un système au pouvoir, le « Makhzen », qui a tout intérêt à faire retomber la tension autour de cette affaire de censure et de délit d’opinion. La pression exercée au niveau national et international (les comités de soutien et la campagne du confrère d’Anouzla, Aboubakr Jamaï) ont fait le reste.

Le nouvel avocat d’Ali Anouzla aurait donc tout mis en œuvre pour obtenir de son client qu’il suspende son titre et accepte de négocier, au grand dam de ses confrères du barreau de Rabat. Résultat, Ali Anouzla est sorti de sa geôle mais comparaîtra bien devant le tribunal ce mercredi 30 octobre pour : "assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme", "fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes" et "apologie de crimes terroristes"

On notera par ailleurs que « lakome.com », s’il ne paraît plus au Maroc, est toujours accessible à l’étranger, dont la France. D’ailleurs plusieurs sites faisant référence à l’affaire sont actuellement bloqués au Maroc. Aboubakr Jamaï a lui-même fait l’objet d’attaques l’accusant d’avoir repris la direction du site contre l’avis de son confrère et associé. En réalité, aucun d’eux ne peut prendre l’initiative d’arrêter le site au niveau de la toile internet s’il n’a l’accord de l’autre. Le déroulement et la poursuite de cette affaire semblent bien s’apparenter à une censure par l’Etat et à une série de manipulations orchestrée par le pouvoir.

En attendant le procès de ce 30 octobre, nous demeurons mobilisés.

Ph. A

Lille, le 26/10/2013


Comité Nord-France de Soutien à Ali ANOUZLA
Communiqué de presse

Le Comité Nord-France de Soutien à Ali ANOUZLA (journaliste marocain), a appris sa libération provisoire ce vendredi 25 octobre 2013 et salue la mobilisation importante, nationale et internationale, qui a su maintenir la pression jusqu’à cette libération.

Cependant, Ali ANOUZLA, qui était détenu depuis le 17 septembre, reste toujours poursuivi pour des charges surréalistes et injustes : « apologie de crimes terroristes », « fourniture de moyens pour des actions terroristes » et « assistance délibérée à des criminels ayant commis des actes terroristes » ! La prochaine audience devant le juge d’instruction est prévue pour le 30 octobre 2013.

Le Comité Nord-France de Soutien à Ali ANOUZLA, exige l’abandon des poursuites et des charges qui pèsent encore contre ANOUZLA.
Le Comité Nord-France de Soutien à Ali ANOUZLA, appelle toutes les forces vives démocratiques de France et d’ailleurs , à maintenir la mobilisation en faveur de Ali ANOUZLA et en faveur de la liberté de la
presse au Maroc.

Le Comité Nord-France de Soutien à Ali ANOUZLA, rappelle que ce cas n’est pas isolé au Maroc, et appelle à soutenir tous les détenus d’opinion dans leur combat pour la liberté, la liberté d’expression et un
véritable État de droit au Maroc.

Membres du Comité :
Organisations : Association Marocaine des Droits Humains (AMDH Nord-France), Club de la Presse Nord-Pas de Calais, Syndicat National des Journalistes CGT (SNJ-CGT), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP, Lille), La Ligue des Droits de l’Homme (LDH Lille), Centre Culturel du Monde Arabe (CCMA).
Personnalités : Michelle DEMESSINE, Sénatrice du Nord et Ancienne Ministre. Jean-Jacques CANDELIER, Député du Nord.
Bernard DEROSIER, membre honoraire du Parlement et Ancien président du Conseil Général du Nord.

Contact : amdh.nordfrance gmail.com / 06.51.47.22.43 / https://www.facebook.com/Anouzlalibre


 

 

 

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