Aujourd’hui, dans la presse régionale - Mardi 11 juillet 2006

Le Mondial et Zidane à fleur de pages. L’actualité reste dominée par le football et la finale de dimanche soir. Le rapport de la cour des comptes dit où est l’argent de la « Journée de la solidarité » ; à Valenciennes, les industriels s’impatientent et veulent la boucle d’essais ferroviaires. Et il y a trente ans : Seveso.

C’est au moins l’affaire du jour et on en ferait bien une affaire d’Etat : « Pourquoi ? demande « Nord Eclair » avec sa concision devenue habituelle en Une. Oui, pourquoi « Zidane s’en va sur… un coup de tête » titre le quotidien dans ses pages « Sports ». « Comme sur un coup de tête » lit-on en Une de « La Voix du Nord ». La question taraude tout le monde. Comme ce groupe de jeunes cadres, surpris par Violaine Magne à l’heure du déjeuner. « Eux aussi ont glosé toute la matinée sur le match. Sur l’injustice des tires au but… Mais surtout, surtout, sur l’expulsion de Zidane et sur son coup de tête inexplicable ». Et cette autre question qui revient sans cesse : « Qu’est ce que le joueur italien a bien pu dire au capitaine des Bleus pour qu’il perde ainsi son sang froid ? ».
On sait qu’il va s’en expliquer dans les « prochains jours », comme le rappelle « La Voix ». D’ici là, les commentateurs sont partagés entre l’hommage qui a été rendu à Paris au capitaine des Bleus et le caractère inexcusable de sa faute. « ’’Zizou’’ ! ’’Zizou’’ ! ’’Zizou’’ ! peut partir en paix : la France ne lui en veut pas, écrit Eric Dussart dans La Voix du Nord.Pierre Diéval, l’envoyé spécial à Berlin du quotidien est plus sévère : 4 »En mettant un terme à sa carrière sur ce dérapage, Zidane ternit inévitablement son image. L’interprétation des faits et leurs retombées sont catastrophiques ».Violaine Magne (« Nord Eclair ») renchérit : « C’est bien là le problème. Celui qu’on citait en exemple n’a pas brillé par son esprit sportif dimanche ». Citant un témoin qui travaille pour le secteur de la jeunesse et sport : « Après un geste comme celui là, ça va être difficile de véhiculer les valeurs éducatives du sport »

Qu’en disent les éditorialistes ? Ils essaient de se montrer compréhensifs, comme Jules Clauwaertpour « Nord Eclair » qui ne veut pas « minimiser le « coup de boule » du capitaine français, envoyant un Italien au tapis », mais qui ne veut pas non plus retomber « dans la sinistrose ». Il poursuit : « Quelques anciens comme l’a dit le Président au cours de la réception à l’Elysée, ont démontré que la France est forte, quand elle est rassemblée dans la diversité ».
Jean-Michel Bretonnier, dans « La Voix du Nord », tergiverse au long de deux colonnes sur ce « dieu vivant » qui passe « du pinacle au pilori »et à qui, dans les deux cas, on a taillé un « habit un peu grand ». « On ne sert aucune cause quand on enferme cet homme dans sa caricature, quand on l’enchaîne à ses origines, qu’elles soient nationales, ethniques ou sociales » juge-t-il avant de trancher en prenant la défense des « enfants » qui « ont besoin d’exemple ». Et la sentence claque : « Lui qui savait si bien leur prendre la main et leur sourire avant d’entrer sur le terrain les a trahis dimanche soir. Il leur doit des excuses ».

On pourrait encore s’étendre longuement sur les très nombreux articles consacrés à la finale, au coup de tête de « Zizou », à la tristesse qui a suivi les tirs au buts. Il faut lire, par exemple, les commentaires de Martine Aubry qui, sous l’œil et l’oreille indiscrète de Patrice Demailly (« Nord Eclair »), a suivi la première période devant l’un des écrans géants installés au parc Matisse, à Lille. Pour la seconde, elle était chez Jean-Claude Casadessus. Bon. De toute façon, l’issue du match ne doit pas nous rendre triste. D’abord, rappelle Florence Pécriaux, de « Nord Eclair », avec Franck Ribéry, « Boulogne a gagné un héros ». Ensuite, explique à ce journal une admiratrice des Bleus au était au parc Matisse, « « Le meilleur moment, c’est quand à la fin du match les Français enlèvent leur maillot ».

Ces pages nous inspirent au moins deux remarques : Quand les forces de l’ordre disent que les spectateurs réunis au par Matisse étaient 40.000, il n’y a aucun syndicat pour contester leurs chiffres. Ensuite, « La Voix du Nord » (bandeau bleu) a fini par l’emporter : ce matin, « Nord Eclair » (bandeau rouge) s’est mis à son diapason en écrivant non plus « supporter » mais « supporteur ».

A part ça, quoi de neuf ? Dans « La Voix », Hervé Favre donne une « mention bien à la Journée de la solidarité ». On se souvient que, dans son éditorial de vendredi dernier, le rédacteur en chef de « Liberté Hebdo » s’interrogeait sur ce qu’était devenu l’argent du lundi de Pentecôte travaillé. Ce matin, son confrère de La Voix du Nord lui répond après avoir lu le rapport de la Cour des comptes : « L’intégralité des nouvelles recettes a bien été affectée à la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour financer exclusivement des actions en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées » nous apprend ce rapport. Hervé Favre a calculé : cela fait « 900 millions d’euros en 2004 et 2 milliards en 2005 ». Il s’interroge cependant sur les raisons qui ont conduit à mettre en réserve 500 millions d’euros, « soit 20% de l’argent récolté à ce jour » alors que l’on sait « le caractère d’urgence des actions à mener ». C’est que, répond la Cour des comptes, « ’’il faut du temps’’ pour créer des places en établissements et former le personnel soignant complémentaire ». CQFD.

On lira également, dans l’un et l’autre des quotidiens régionaux, le plaidoyer des industriels valenciennois en faveur de la boucle d’essais ferroviaires. Des habitant du Valenciennois s’élèvent contre le projet, mais pour les professionnels, il y a urgence. Pour le président de l’association de l’industrie ferroviaire, Daniel Cappelle, rapporte Mathieu Hébert (« Nord Eclair), « cet outil permet de tester les trains en vraie grandeur. Avant, on utilisait les voies des opérateurs. Or, le réseau est de plus en plus saturé ». Le tracé précis de la boucle n’est pas encore connu. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Valenciennes est impatient. Selon « Nord Eclair », il « estime que 270 millions d’euros seront injectés ces prochaines années dans l’économie du territoire. De quoi peser dans le débat qui s’annonce ».

Dans « Nord Eclair » toujours, Patrick Bonte raconte l’histoire de « Sylvie Thiriez Créations ». Cette entreprise régionale textile de 50 salariés, spécialisée dans le linge de maison, de table et de la lingerie de nuit, « était à l’agonie en 1995 ». Depuis six ans, elle a su rebondir. Elle compte ouvrir entre 20 et 25 magasins dans les deux ans. Son secret ? Il est expliqué par son gérant, Patrick Lefevre : « On a amputé le personnel de moitié, on a délocalisé la confection de lingerie de nuit dans le Maghreb et la situation s’est améliorée ».

Enfin, dans ses pages « On vous en dit plus », « La Voix du Nord » recense les 49 sites classés Seveso dans la région. Les directives Seveso, rappelle Yves Smague, ont été prises pour prévenir les risques industriels. » Il y a 30 ans, le 10 juillet 1976, à Seveso, en Italie, un rejet de dioxine avait touché plus de 37 000 personnes.

Philippe Allienne


 

 

 

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