Élections présidentielles algériennes : portrait politique des six candidats - 8 avril 2004

 

Abdelaziz Bouteflika
67 ans
Officier de l’Armée de Libération Nationale pendant la guerre d’indépendance, il est élu député en 1962 et devient, à 25 ans, ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l’Algérie indépendante. En 1963, toujours sous la présidence de Ahmed Ben Bella, il est nommé ministres de Affaires étrangères. Il le restera après le coup d’état du général Houari Boumediène et ce, jusqu’à la disparition de ce dernier en 1978. Sous la présidence de ce dernier, il a également été membre du conseil de la Révolution. Élu président de la République le 15 avril 1999, il brigue un second mandat.

Ali Benflis
60 ans
Durant le mandat du président Bouteflika, il a été Premier ministre du 26 août 2000 au 5 mai 2003. Auparavant, il avait été directeur de campagne en 1999 pour le candidat Bouteflika, puis directeur de cabinet du président. Ce juriste avait également été ministre de la Justice en 1988. En 1989, il a été élu au comité central et au bureau politique du FLN. Le 20 septembre 2001, il devient secrétaire général du parti et est reconduit lors du 8e congrès des 18, 19 et 20 mars 2003.

Ce congrès a accentué le processus de renouveau, de modernisation et d’ouverture du FLN. Le 3 octobre 2003, le congrès extraordinaire désigne Ali Benflis comme candidat du parti à l’élection présidentielle de 2004. Avec les « rénovateurs », il s’oppose aux autres membres du FLN qui ont opté pour la candidature de Bouteflika.

Saïd Sadi
57 ans
En 1968, alors qu’il est étudiant en médecine à l’Université d’Alger, il milite pour le renouveau culturel algérien et participe à des regroupements qui échappent au contrôle du parti unique, le FLN. En 1978, après avoir conclu une alliance avec Hocine Aït Ahmed, il réanime le Front des Forces Socialistes (FFS) et en prend la direction pour l’intérieur du pays. Deux ans plus tard, il est l’un des principaux animateurs du Printemps Berbère. En désaccord avec Aït Ahmed, il quitte le FFS début 1982. L’année suivante, il prend les premiers contacts pour créer la Ligue des droits de l’homme. Le Dr Sadi sera arrêté le 21 août 1985 comme membre fondateur de cette ligue et condamné à trois ans de prison ferme.

En octobre 1988, il appelle à la tenue des assises nationales du Mouvement Culturel Amazigh (berbère). Celles-ci se déroulent les 9 et 10 février 1989 et débouchent sur la création du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) dont il est secrétaire général. Le 30 décembre 1991, alors que le FIS arrive en tête du premier tour des élections législative, le Dr Sadi appelle à l’interruption du processus électoral. Il se présente à l’élection présidentielle en 1995, face au général Zéroual, devient député RCD en juin 1997 et est élu président du RCD en février 1998.

De nouveau candidat à la présidentielle en 1999, il choisit de se retirer et appelle au boycott. Il juge que le scrutin sera marqué par la fraude. Il annonce cependant, fin 1999, la participation du RCD au gouvernement. Celle-ci cessera le 1er mars 2001 après les événements survenus en Kabylie (les gendarmes tirent sur la foule).

Abdallah Djaballah
48 ans
Dès son adolescence, il s’intéresse à la prédication islamique. Avec des amis, il crée en 1974 la « Djammâ islamique » qui se donne pour objectif de s’opposer au idées et courants laïco-communistes et pour réhabiliter la doctrine islamique parmi le peuple algérien. Il participe à la création, en 1988, de la ligue de prédication (« Rabitat ed-daâwa »). En 1990, il crée le parti politique « Harakat En-Nahdha El Islamya » : Mouvement de la Renaissance Islamique. Il est aujourd’hui président du parti islamiste « el Islah ».

Louiza Hanoune
50 ans
Secrétaire générale du Parti des travailleurs (trotskyste), Louiza Hanoune est le première femme qui se présente à une élection présidentielle en Algérie. Elle s’était prononcée, après le premier tour des élections législatives de 1991, contre l’interruption du processus électoral. Dans cette logique, elle a signé, en 1995, les accords de San’Egidio, en Italie, aux côtés des représentants du FFS, du FLN et de l’ex-FIS (alors dissous). Ces accords préconisaient une réconciliation entre toutes les composantes (islamistes compris) de la société algérienne.

Ali Fawzi Rebaïne
47 ans
Il est membre fondateur de la première Ligue des droits de l’homme en juin 1985, membre fondateur du Comité national contre la torture (octobre 1988), membre fondateur et secrétaire général du parti Ahd 54, créé le 27 mars 1991. Il a été arrêté et emprisonné à deux reprises, en septembre 1983 puis en juillet 1985 pour atteinte à la sûreté de l’État. Il milite notamment pour une véritable indépendance de l’institution judiciaire. Dans son programme pour l’élection présidentielle, il s’engage à réformer l’école, à promouvoir les droits de l’homme, à insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’agriculture, du logement et de la santé. Il est pour l’abrogation du Code de la famille.

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