Etat Généraux de la presse : le cri de RAJ de la profession

Les réactions contre les conditions dans lesquelles sont organisées et se déroulent les Etats Généraux de la presse écrite sont de plus en plus nombreuses. Mobilisation d’associations, création de collectifs, retraits de participants, etc.

Parmi les dernières initiatives contre la manière dont se tiennent les Etats Généraux, on notera la création, le 13 novembre dernier, du Rassemblement des Associations de Journalistes (RAJ). « Une première dans l’histoire des médias français », souligne-t-il dans un communiqué. Il compte environ 1600 adhérents et a été créé à la suite de la soirée organisée le 21 octobre au Press Club de Paris par le collectif « Ca Presse ». Son objectif : faire entendre la voix des journalistes.

Un argument est récurrent : les Etats Généraux, et la composition des quatre groupes de travail, ne sont pas représentatifs de la profession. « On n’y trouve que des personnes en position de pouvoir », dénonce Jacques Trentesaux (photo ci-contre), président de « Ca presse ». « A savoir : des éditeurs, des consultants, des directeurs de rédaction, etc. En revanche les pigistes qui représentent un cinquième de la profession sont absents. Même chose pour les photographes de presse et, en général pour les journalistes de terrain. Les seuls journalistes invités sont ceux qui sont délégués par un syndicat  ». Et encore. Le SNJ CGT vient de décider de lâcher la partie.

Quatre séries de propositions

Le Rassemblement des associations de journalistes se donne pour triple objectif de « défendre un journalisme et une information de qualité  », de « sauvegarder le pluralisme de la presse  », de «  retrouver la confiance des lecteurs  ». Pour ce faire, il travaille sur quatre séries de propositions :
- « La reconnaissance juridique des équipes rédactionnelles, seul moyen de contrebalancer la perte d’influence des journalistes dans leurs entreprises de presse » ;
- « l’évolution des droits d’auteurs » ;
- « le conditionnement du versement des aides à la presse aux seules entreprises qui appliquent la déontologie et respectent les lois sociales » ;
- « la concentration des entreprises de presse ».

Parler avec le public

« Nous ne pouvons nous satisfaire d’être des journalistes assis  », explique Jacques Trentesaux qui refuse de subir «  le flot torrentiel des communiqués ou de dossiers de presse à longueur de journée. » De son côté, le site d’information Médiapart (lire l’interview de François Bonnet) poursuit son action après avoir quitté les Etats Généraux. Ce lundi 24 novembre, il s’associe à Reporters sans frontière (RSF) dans une soirée « consacrée à la défense de la presse libre et indépendante  ». Elle se déroulera à Paris, au Théâtre national de la Colline.

Le Club de la presse Nord - Pas de Calais prépare quant à lui une réunion d’information et de débat, à Lille. Cette réunion sera ouverte au public. C’est important. Dans un sondage qui vient d’être publié par le quotidien gratuit « 20 minutes », A peine 17,6 % des lecteurs de journaux sont au courant de la tenue des Etats Généraux. Et par voie de conséquence, des dispositions législatives qui pourraient en découler. En même temps, on connaît le scepticisme du public à l’égard des médias et des journalistes. C’est la raison pour laquelle une telle réunion, comme les initiatives prises par les associations de RAJ, par Médiapart, et par des organisations syndicales comme le SNJ CGT, devrait permettre aux journalistes d’expliquer comment et dans quelles conditions ils travaillent et quelles craintes leur inspirent les Etats Généraux. Comme le dit Jacques Trentesaux, «  le public est las d’une qualité éditoriale qui décline. Il a raison. Il faut que nous disions, nous les journalistes, que nous ne nous satisfaisons guère plus du déclin de cette qualité. »

Philippe Allienne

Contact : raj.asso.contact gmail.com
Lorenzo Virgili : 06 76 05 05 03
Jacques Trentesaux : 06 22 00 72 93
Pascale Colisson : 06 16 38 25 80

Les associations qui ont adhéré à RAJ :

L¹Association des femmesjournalistes, l¹Association des journalistes européens, l¹Association des journalistes de l¹information sociale, l¹Association des journalistes du jardin et de l¹horticulture, l¹Association des journalistes du Moyen-Orient, l¹Association des journalistes du tourisme, l¹Association nationale des iconographes, Freelens, l¹Association des journalistes écrivains pour la nature et l¹écologie, Profession : pigiste.

Les prochains rendez-vous à retenir :

- Lundi 24 novembre, 20h00, à Paris : Réunion organisée par Médiapart et RSF. Théâtre National de la Colline – 15, rue Malte Brun, 20ème (métro Gambetta).
Contact : Yolande Laloum Davidas : 06 19 55 64 27 – 01 42 23 45 75 – Mediapart.fr

- Jeudi 27 novembre à Paris : Soirée débat unitaire organisée par le SNJ CGT - Contact : snj cgt.fr

- Lundi 1er décembre à Paris : Journée publique sur les Etats Généraux - Maison de la Radio - Studio 105

- Lundi 8 décembre au Press Club de Paris : Débat du Collectif "Ca Presse !" - CVe débat a pour objeectif de farie le point sur la te"nue des Etats Généraux, sur l’avancée des travaux du Rassemblement des associations de journalistes (RAJ) et sur les doléances des journalistes recueilies par d’autres mouvements.
Avec :
- Jean-Marie Charon, sociologue des médias et co-pilote d¹un groupe sur les contenus de l¹atelier « Presse et société : comment répondre aux attentes des lecteurs et citoyens ? », présidé par François Dufour.

- Alain Girard, premier secrétaire général du SNJ, membre de l¹atelier
« Quel avenir pour les métiers du journalisme », présidé par Bruno Frappat.

- Lorenzo Virgili, coordinateur du RAJ et administrateur de l¹association de photographes Freelens.

- Jean-Michel Dumay, président du Forum des SDJ.

Et les associations qui ont déjà adhéré au RAJ.

[contact capresse.org>contact]capresse.org

- Lundi 15 décembre à Paris : Débat Médiapart

- Mardi 16 décembre à Lille : Réunion publique organisée par le Club de la presse du Nord - Pas de Calais (heure et lieu à préciser).


 

 

 

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