Dans la presse de ce week-end :

Il a neigé sur Auchan… (20 décembre 2010)

« Grosses chutes de neige, tracas sans gros dégâts ». « Chutes de neige : la région a tourné au ralenti  ». Sans surprise, les quotidiens de ce lundi matin (20 décembre) titrent sur la météo et les conditions climatiques de ce week-end. Ainsi, « Nord Eclair » ne consacre pas moins de 6 pages à ce phénomène hivernal et, au demeurant, bien naturel.

Avec les dix et vingt centimètres de neige qui sont tombés hier sur la région, écrit le quotidien roubaisien, le trafic a été perturbé partout (un millier de poids lourds et une dizaine de cars ont été bloqués dans la région dès samedi, apprend-on dans l’édition de dimanche), Lille et Lens ont été privés de match et les « commerçants font grise mine ».

La mine, précisément, fait l’objet d’un supplément spécial, ce matin, de « La Voix du Nord ». Douze pages, sur grand format (comme au temps de la mine et du journal polonais Narodowiec !) pour célébrer le 20ème anniversaire de la fin de l’extraction minière dans notre région. Douze pages déjà vues. Et pour cause : il s’agit de la réédition du numéro spécial paru le 22 décembre… 1990. Oui, le temps passe, et 1990 aura « marqué la fin d’une époque qui aura profondément bouleversé l’Artois, le Douaisis et le Hainaut  », lit-on en couverture de ce supplément annoncé la veille sous le titre : « Il y a vingt ans, la toute dernière gaillette ». A lire ou à relire absolument.

Il neige sur Auchan !

Mais de la neige, il a été question tout ce week-end, bien-sûr. La presse a parlé des naufragés de la route hébergés à Calais et à Cambrai (La Voix de dimanche) et des multiples conséquences pour les manifestations sportives ou les commerces. Ainsi, La Voix, par la plume de Anne-Charlotte Pannier, s’inquiétait dimanche du sort des hypermarchés et s’intéressait particulièrement au sort d’Auchan-Englos : « Pour ce dernier week-end d’avant fêtes et alors que les clients ont déjà été 20 % en moins vendredi, la direction et les salariés sont sur le qui-vive pour accueillir les plus téméraires aujourd’hui et faire leur chiffre  ». Laurent Darras, directeur du magasin, semblait désespéré : « Nous avons une zone de chalandise très large, donc les conséquences sont toujours importantes quand il y a de la neige ou même un accident sur l’A25.  » « Et pourtant, poursuit La Voix, tout avait été prévu. La société familiale Sotraveer du groupe Terenvi, en contrat avec Auchan, était à pied d’œuvre toute la nuit. Sept personnes, des tracteurs équipés de lame et trois saleuses ont tourné de 22 heures à 9 heures. » Ah… P… de temps ! Avant, c’était pas pareil. La neige, c’était romantique !...

Kafka à Pôle Emploi

Le directeur d’Auchan n’est pas le seul à se faire du souci. Les journaux ce week-end ne nous expliquent pas comment les chômeurs vivent cette « météo catastrophique ». Mais Anne Courtel (La Voix et le lavoix.fr de dimanche) livre un excellent article sur le vécu des chômeurs qui ont affaire au pôle emploi. Et là, ce n’est pas la « cata », c’est tout simplement le cauchemar. En témoigne, le cas de Dalila Soltane, cadre commerciale licenciée économique, au chômage depuis un an et qui touche l’allocation spécifique de solidarité. Enfin, espère-t-elle encore. Car elle vient de recevoir sa neuvième lettre de Pôle Emploi qui, pour la mise à jour du dossier d’ASS, remet en cause, rétablit, réinterroge… finalement indique que Dalila S ne peut plus recevoir son allocation mais qu’elle ne doit pas tenir compte de ce courrier. Bref, elle ne sait pas si elle touchera ses 437 euros en janvier (elle qui en gagnait 4 000 lorsqu’elle travaillait). Elle ne comprend pas cette « situation kafkaïenne ». Elle ne se plaint pas car elle sait n’être pas seule dans ce cas. Bon Noël et tombe la neige. Dur, dans ces conditions, de faire ses achat festifs à Auchan ou ailleurs. Alors la neige…

Fichiers ethniques ?

Mais la neige encore ! Julia Méreau, dans Nord Eclair de ce samedi 18 décembre, s’émeut de ces « Roms fichés en échange d’un lit pour la nuit ». L’information a été donnée lors du conseil municipal de Lille vendredi soir. Selon l’élue M.C Staniec-Wavrant (PS), dont La Voix résume les propos, « la préfecture aurait demandé aux associations de décliner les identités, origines et dates d’entrée sur le territoire des familles Roms, susceptibles de demander un lit les nuits de grand froid… ». «  Les familles ont peur  », a déclaré Mme Staniec-Wavrant. Le chef de file de l’opposition, Christian Decocq, a affirmé « apprendre cette histoire de fichier ethnique parfaitement illégal ». « Si la Préfecture a tord, elle a tord ! » a-t-il insisté. Samedi après-midi, les services de la préfecture du Nord envoyaient darre darre un communiqué à la presse pour démentir ces « assertions ». C’est vrai qu’il y avait de quoi avoir froid… dans le dos. Info ou intox ? Une affaire qu’il faudra bien tirer au clair. C’est ce que l’on appelle le suivi de l’info.

Pour le reste, publié ce week-end et ce lundi matin, pas grand-chose à déclarer. Le budget du Conseil régional a bien été adopté vendredi soir. Il l’a été, rappelle Sébastien Leroy (« Nord Eclair) « après trois jours de débats marqués par le vote de l’augmentation des cartes grises, des amendements en pagaille (140 – ndlr), et une Marine Le Pen peu présente ». « La numéro 2 du FN, précise Nord Eclair, est en campagne interne » . Voilà pourquoi on l’aurait si peu vue dans l’hémicycle. Le temps pour elle (13 minutes) de s’opposer au budget. Sinon, pas de problème, pour les propriétaires de chevaux… fiscaux, ceux-ci passeront bien de 32 à 45 euros l’unité dès janvier. Bonne année, roulez en paix.

Massacre de l’école publique

Ah oui, il y a bien encore ces 16.000 postes qui vont être supprimés dans l’Education nationale, à la rentrée 2011. Les académies de Lille et Nancy-Metz seront les plus touchées, indique Nord Eclair (samedi) qui rapporte la «  révolte  » du député-maire Yves Durand « devant ce massacre délibéré de l’école publique », Quoi encore ? Le groupe 3 Suisses international, à Croix, va investir 70 millions d’euros en quatre ans pour moderniser ses enseignes grand public. Ca, c’est pour Nord-Eclair. La Voix de samedi nous informe que La Redoute « prépare le 100% web pour avoir un coup d’avance sur les attentes des clients ». Et puis, en mettant en place un accord de flexibilité (toujours dans La Voix de samedi, en pages éco), Arc International sauve 110 emplois.

Liberté de conscience des salariés

On notera quand même cet article de Matthieu Millecamps (Nord Eclair de samedi) qui s’attarde sur le procès qu’un salarié d’Exide Technologies fait à son employeur pour atteinte à la « liberté de conscience ». Ce salarié a été sanctionné pour avoir refusé de signer un code de déontologie qui se base sur les lois américaine (Exide est une filiale d’une société américaine). L’entreprise a pour sa part fait appel d’une décision du TGI qui lui interdit « d’imposer la signature d’un tel code à ses salariés ». L’affaire est passée devant le tribunal des Prud’hommes de Lille qui doit rendre sa décision le 31 janvier. « Jusqu’où une entreprise. peut-elle régenter la liberté d’opinion de ses salariés ». C’est la question qui a été posée vendredi devant le tribunal des Prud’hommes.

Rien à déclarer (pas cons, les fraudeurs)

Une chose encore. Samedi matin, alors que « Nord-Eclair » titrait en ces termes sur la météo : « Appel, à la prudence renforcé dans la région », son confrère « La Voix du Nord » faisait sa Une sur Dany Boon. « Quoi de neuf », aurait demandé un réputé confrère (qui n’était pas à La Voix). Vous le lirez dans une interview double page (SVP) et qui annonce un supplément sur le dernier film de Dany Boon le 20 janvier prochain. Promo ou info ? « Rien à déclarer » (c’est le titre de l’interview dont on trouvera l’intégrale (si, si) sur le site de La Voix.

"Rien à déclarer ? Si… la casse organisée des services publics !" semble répondre, 24 heures plus tôt, Liberté Hebdo. Et il consacre un dossier de deux pages à ce sujet. Concernant les douanes, puisqu’on en parle, Ludovic Finez a interrogé un douanier de Steenvoorde, une brigade supprimée. Avec cette suppression, la Douane n’aura plus de présence permanente dans un couloir de 80 km, entre Lille et Dunkerque. « On a de gros centres, admet le douanier en pensant à Dunkerque, Calais ou Lille, mais on ne met rien au milieu. Les fraudeurs ne sont pas plus cons que la moyenne, ils passent entre les deux.  »

Bon Noël et Excellente année !

Ph. A


 

 

 

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