« Le Carnaval des petites âmes »

Le 29 novembre, le Lundi du Club accueillait André Soleau pour la présentation de son nouveau livre « Le Carnaval des petites âmes », publié aux éditions « Le Riffle ». L’ancien directeur général de la Voix Du Nord et Richard Albisser, son éditeur, ont présenté l’ouvrage et répondu aux nombreuses questions.

Le 29 novembre, le Lundi du Club accueillait André Soleau pour la présentation de son nouveau livre « Le Carnaval des petites âmes », publié aux éditions « Le Riffle ». L’ancien directeur général de la Voix Du Nord et Richard Albisser, son éditeur, ont présenté l’ouvrage et répondu aux nombreuses questions.

Que faire quand on quitte un poste à haute responsabilité dans un grand groupe de presse régional ? André Soleau a choisi l’écriture après avoir passé 32 ans à la Voix du Nord dont 9 ans à la direction (directeur général adjoint puis directeur général du journal et enfin directeur général du groupe). D’abord tenté de rester dans le métier, il évoque le lancement, avorté, d’un journal sur internet. « L’économie sur le net, c’est compliqué, constate-t-il. On avait les financements mais problème de rentabilité ». Il a aussi des contacts lors de la tentative de lancement d’un Bild français... Mais c’est le journalisme qui lui manque, pas la gestion.

La transition vers le monde du livre se fait progressivement. Dans son premier ouvrage, « La Voix du Nord - La grande braderie », sorti en 2006, André Soleau revient sur l’évolution du quotidien régional, son rachat par Serge Dassaut et son départ brutal en 2004 lorsque ce dernier lui annonce que son projet est de « virer tous les fainéants qui traînent dans les couloirs  ». Il avoue lui même que ce premier essai l’a mis « en indélicatesse avec des gens » (voir encadré).

Un second livre qui présage d’une carrière d’écrivain ?

C’est donc bien dans l’optique d’une reconversion qu’il a écrit « Le Carnaval des petites âmes  ». : « Je démarre une nouvelle carrière, j’y vais doucement. J’ai envie d’écrire un roman, mais je dois apprendre les codes  » confesse-t-il. Passer par un recueil de nouvelles semble alors une bonne manière de se tester, « Je voulais savoir si j’étais capable d’écrire autre chose que du journalisme ».

Richard Albisser, de la maison d’édition "Le Rifle", l’auteur André Soleau, ancien directeur général de la Voix Du Nord et Marc De Langie, Vice-Président du Club de la presse

Et c’est bien de fiction dont il s’agit ici avec dix nouvelles qui ont la bêtise humaine pour fil conducteur. L’auteur traque le « con », celui que l’on croise et celui que l’on peut être aussi parfois. De la bonne société casseloise aux confins du Hainaut, André Soleau nous fait voyager dans la région et s’inspire de situations vécues, compile des anecdotes, des observations. Il se défend pourtant de vouloir régler des comptes : « il y a du vécu mais les personnages sont fictionnels ». Et si d’aventure des gens devaient se reconnaître dans l’un ou l’autre des personnages, on y verra une preuve de l’universalité de la connerie, estime-t-il. Richard Albisser, séduit par le style de l’auteur, souligne l’intérêt de cette « pluralité qui permet à chacun de retrouver des choses connues », qui a pour beaucoup joué dans la décision d’éditer le livre.

Et la suite ? André Soleau l’avoue, « le journalisme me manque ». Son prochain écrit, consacré au traitement de l’actualité, lui permettra de renouer avec l’information et l’analyse, avant, peut-être de se lancer dans un premier roman.

N.B.

Le Carnaval des petite âmes, édition le Riffle, 15€

On ne va pas refaire une réunion de DP !

« Le carnaval des petites âmes » (Ed du Rifle), dernier livre d’André Soleau, qui n’est encore que le second après la parution en 2006 de celui consacré à « La Voix du Nord, la grande braderie  », est le premier dans lequel il prend une posture d’écrivain (lire par ailleurs). Difficile cependant d’oublier que le romancier n’est autre que l’ancien directeur général du groupe et rédacteur en chef de la Voix du Nord, d’autant que quelques confrères qui ont eu l’occasion de le côtoyer voire de l’affronter à l’époque ne manquent pas de le lui rappeler à l’occasion de ce Lundi du Club. On peut d’ailleurs entendre l’auteur demander à quelques reprises de ne « pas refaire ici une réunion de DP », DP pour délégués du personnel bien sûr.

Titillé cependant, et sans trop se défiler finalement, André Soleau se prête à une sorte de mea culpa concernant quelques orientations auxquelles il a contribué, le choix du système informatique par exemple. Inquiet et critique sur l’évolution de la presse (il prépare un livre sur le traitement de l’actualité) à laquelle il a contribué pour sa part, il se défend d’avoir jamais censuré et affirme désapprouver tout ce qui conduit à réduire la proximité du quotidien, comme les fermetures d’agences, ou à réduire la disponibilité du journaliste de terrain… « On ne m’a pas viré, c’est moi qui ai donné ma démission » réaffirme-t-il, moins précis cependant quand il s’agit de répondre à la question « parti, mais avec combien ? ».

André Soleau a pris du recul. La lecture de son blog confirme qu’il n’est pas devenu un révolutionnaire pour autant. Par exemple, ses commentaires sur « la retraite terre promise des ados » ou « les jeunes dans la rue, un cri de vieux ? » confirment un certain conservatisme que ne renierait sans doute pas la Voix du Nord.

Pour en revenir au débat, au final, il faut reconnaître que l’on n’a pas vu passer le temps à l’occasion de cette rencontre entre anciens patrons et soutiers de la rédaction de la Voix, assez étonnante mais toujours cordiale et même instructive parfois. Le passage au bar n’a d’ailleurs pas mis un terme aux discussions. On en redemande.

Marc DUBOIS


 

 

 

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