Cette neuvième édition des Grands Prix du Club de la presse pourra étonner par la sévérité du jury. Sur près de 70 dossiers de candidature, seuls cinq prix sont attribués auxquels s’ajoutent un coup de coeur et un encouragement.
Alors, sévère le jury ? Pas vraiment. Il s’est juste montré rigoureux. En même temps, le palmarès reflète la réalité de cette promotion. Très peu de candidats ont postulé au prix de la photographie de presse, au prix
de la radio généraliste, au prix de la presse d’entreprise et/ou de collectivité. Trop peu de choix, trop peu d’originalité : le verdict (ne craignons pas les mots) est sans appel. C’est autant de prix qui ne sont pas attribués cette année.
Les métiers du journalisme, comme ceux de la communication (au sens communément accepté du terme), sont exigeants. Les conditions d’exercice sont de plus en plus difficiles. Les journalistes, particulièrement,
manquent de temps et de moyens. Il leur est de plus en plus difficile d’enquêter, d’ « investiguer », de chercher. Il leur est souvent difficile de vérifier et de recouper leurs informations.
Aujourd’hui, un jeune journaliste doit être opérationnel tout de suite. La formation professionnelle, généraliste ou affinée, s’avère nécessaire. Pour autant, elle ne remplace pas (tel n’est pas son rôle) l’expérience que procurent le terrain et la qualité de l’encadrement. Mais il faut faire vite, jeunes gens. Rendez la copie !
Traité trop rapidement, sans la relecture expérimentée, sans le conseil du plus ancien, le bon sujet manque son angle, se crashe au terme d’une courbe effrénée à la vitesse, s’abîme dans un océan d’informations où
l’on ne distingue plus l’essentiel de l’accessoire, où l’on n’apprend finalement plus rien.
Le jury des Grands prix 2010 ne s’est pas montré insensible à la volonté, au travail, au talent des jeunes postulants. Preuve : cet encouragement qu’il offre cette année, en lieu et place d’un prix grandeur nature.
Pour autant, il a voulu se montrer vigilant. Travaillez, prenez de la peine. Poussez l’insolence jusqu’à prendre votre temps. Celui qui vous permettra de vous adresser à votre public comme si chacun de vos lecteurs,
chacun de vos auditeurs, chacun de vos téléspectateurs, chacun de vos internautes était en face de vous, au moment où vous l’informez. C’est d’ailleurs un peu vrai. Le public, aujourd’hui, n’hésite plus à nous
interpeller, voire à prétendre faire lui-même.
Le journalisme doit demeurer une école de rigueur. La communication aussi, puisqu’elle est en prise directe avec la presse et... le public. Les grands prix du club ne sanctionnent pas, guère plus qu’ils ne
récompensent. Ils encouragent. Les jeunes journalistes et communicants ont choisi des métiers difficiles. Ils méritent ces encouragements. Pour finir, il en est deux vers qui vont aujourd’hui nos pensées et qui, à eux
seuls, sont un formidable encouragement pour nos métiers et pour les jeunes journalistes. Il s’agit d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
C’est leur rigueur et c’est leur professionnalisme qui les ont amené là où ils sont aujourd’hui. Sinon, ils seraient revenus au terme d’une mission convenue et encadrée. Sans panache. Et sans les informations qu’ils voulaient nous ramener. Le parrain de la neuvième promotion des Grands Prix est Pierre-Yves Grenu, rédacteur en chef à France 3. Que cette promotion, précisément, soit attachée au nom de ses confrères de
France Télévision, de nos confrères.
Merci à toutes celles et tous ceux qui aident et aideront le club de la presse à pérenniser ces Grands Prix. L’avenir de nos métiers en a besoin.
Philippe ALLIENNE
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