Solidarité avec les journalistes retenus en Irak - Un second rassemblement à Lille le 9 mars 2004 (1/2)

Le Club de la Presse Nord - Pas de Calais a appelé à un second rassemblement, le jeudi 9 septembre à Lille, pour soutenir les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot et leur chauffeur Mohamed Al Joundy. Au moment de cette manifestation, leur détention venait d’atteindre son vingtième jour. Il importe, après la note d’espoir apparue il y a une semaine, de maintenir la mobilisation. Plus de cent cinquante personnes se sont réunies place De Gaulle (Grand-Place de Lille) de 13h à 14 h.

Outre les journalistes, les syndicalistes et les représentants et militants associatifs, on notait la présence du président du conseil général du Nord, Bernard Derosier, du premier adjoint de la mairie de Lille, Pierre de Saintignon, et de nombreux élus.

Bernard Derosier, président du conseil général du Nord, député du Nord, et Philippe Allienne, président du Club de la Presse

D’autres, comme le maire de Calais, Jacky Hénin, avaient fait parvenir un communiqué de soutien. Les évêques des diocèses de Lille, Cambrai et Arras avaient également fait le déplacement.

Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, et Mgr Gérard Defois, évêque de Lille
Didier Eugène, chef du service politique d’Ouest-France, pour qui collabore aussi Georges Malbrunot, a manifesté aux côtés du président du Club de la Presse

« Aucune mobilisation ne sera jamais assez forte pour refuser et pour se battre contre ces pratiques barbares » a notamment insisté le président du Club, Philippe Allienne, à l’adresse des preneurs d’otages. L’association, a-t-il ajouté, « poursuivra son action tant que les trois otages ne seront pas libérés ». Il a également rappelé l’enlèvement, durant quarante-huit heures du correspondant de l’AFP Ammar Daham et a affirmé la solidarité du Club de la Presse envers les quatre membres d’ONG (deux Italiennes et deux Irakiens) kidnappés cette semaine.

Comme la semaine dernière, les participants ont été invités à écrire un mot de soutien sur un cahier mis à leur disposition. A ce jour, environ 200 signatures ont été recueillies et transmises aux rédactions du Figaro et de RFI pour qui travaillent Georges Malbrunot et Christian Chesnot.

L’intervention de Philippe Allienne
Président du Club de la Presse Nord - Pas de Calais

Voici exactement trois semaines que les journalistes Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur chauffeur-traducteur Mohamed Al Joundi ont été enlevés par les terroristes intégristes qui se sont fait connaître sous le nom d’« Armée islamique en Irak ».

Malgré la très forte mobilisation que l’on a observée en France et dans le monde, on reste sans nouvelles d’eux. De vrai faux à faux vrai ultimatum, en passant par une longue période de silence des ravisseurs, la situation ne s’est pas arrangée et semble au contraire de plus en plus embrouillée.

D’autres enlèvements ont eu lieu. Cela a été le cas pour le correspondant de l’AFP, Ammar Daham. Il a été relâché après avoir été violemment malmené et finalement déclaré « non coupable ».

Non coupable de quoi ? D’informer ? D’aller à l’encontre des intérêts très particuliers de terroristes ? De quoi sont coupables les otages ? De faire leur métier ? D’être présents sur place ? De représenter une monnaie d’échange ? Mais pour négocier quoi au juste ?

Les journalistes ne sont pas les seuls à être ainsi utilisés au risque de leur vie par des gens pour qui les mots liberté et démocratie sont à rayer du vocabulaire. Tandis que nous étions rassemblés ici même, la semaine dernière, nous apprenions l’exécution de douze otages népalais. Dernièrement, ce sont quatre représentants d’ONG qui ont été enlevés : deux Italiennes (qui s’étaient d’ailleurs positionné contre l’intervention des forces italiennes en Irak) et deux Irakiens.

Face à cette escalade, le Club de la Presse Nord - Pas de Calais a souhaité organiser ce second rassemblement. PARCE QUE nous ne dirons jamais suffisamment qu’il faut refuser, qu’il faut se battre contre ces pratiques barbares. PARCE QU’AUCUNE MOBILISATION NE SERA JAMAIS ASSEZ FORTE.

C’est vrai, les journalistes ne font pas ce métier pour être emprisonnés, pris en otage, servir de monnaie d’échange ou être assassinés. Leur rôle est important, au même titre que celui des ONG ou de tous ceux qui défendent la liberté et la démocratie. Il est d’autant plus important de continuer à dire NON tous ensemble et de soutenir celles et ceux qui témoignent, cherchent à comprendre et à expliquer.

Nous réclamons donc, sans condition, la libération de TOUS les otages.

Une fois encore, je remercie les journalistes, les représentants syndicaux, les associations, les élus et toute la société civile qui ont répondu à notre appel. Les otages et le chantage ignoble dont ils font l’objet sont l’affaire de tous.

Une fois encore, disons

NON à ces revendications intégristes qui nient en toute conscience les valeurs de liberté et de démocratie

NON à ces revendications et à ces comportements qui nient en toute conscience les valeurs humaines

NON à ces revendications et à ces comportements qui réclament, en toute conscience, la mort de la liberté de la presse, la mort de la liberté dans son ensemble.

Nous avons recueilli la semaine dernière de nombreux témoignages de solidarité. Vous pouvez encore apporter le votre. Nous tenons un cahier à votre disposition sur cette table.

Philippe Allienne
Président du Club de la Presse Nord - Pas de Calais

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Club de la Presse Nord - Pas de Calais
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Tél. : 03 28 38 98 48
Fax : 03 28 38 98 42
Email : clubdelapressenpdc nordnet.fr
La photo de Une est extraite de la seconde vidéo diffusée par la chaîne de télévision Al-Jazira.

Sources diverses : AFP/Édition n°1/Archives/AP... ;
photo datant d’au moins janvier 2003


 

 

 

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