La société des journalistes (SDJ) du JDD a voté sa dissolution le 30 janvier. Celle de Paris Match a disparu le même jour, aucun candidat ne s’étant fait connaître à la suite de la démission des membres de son bureau, a appris l’Agence France-Presse (AFP), selon Le Monde. La SDJ de Paris Match avait notamment fait part, en décembre, de son désaccord avec le choix d’une « une » consacrée à une crèche de Noël dans un foyer parisien appartenant à Vincent Bolloré. N’ayant pas été entendus, les trois membres du bureau de la SDJ ont démissionné.
Au JDD, les membres de la SDJ ont voté à l’unanimité sa dissolution, car elle était devenue une coquille vide. Selon l’association Article 34, « elle n’intervenait plus depuis la fin de la grève, le 1ᵉʳ août, à l’issue de laquelle 95 % des journalistes ont choisi de quitter ce titre désormais dirigé par Geoffroy Lejeune (ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, marqué à l’extrême droite) ».
Depuis l’entrée de Vivendi, géant des médias contrôlé par la famille de Vincent Bolloré dans le groupe Lagadère, les journalistes des deux titres expriment de vives inquiétudes quant à leur indépendance.
À l’été 2022, Bruno Jeudy, l’ancien rédacteur en chef politique et économie de Paris Match, avait été écarté de ce poste après la publication d’une couverture, contestée par la SDJ, consacrée au cardinal ultraconservateur Robert Sarah. Une motion de censure avait été votée contre la direction. À suivi ensuite l’épisode de licenciement d’une journaliste de la SDJ, laquelle s’était inquiétée d’une ingérence de Bolloré dans les choix éditoriaux du magazine. Par ailleurs, en août 2023, la rédaction de la JDD a connu une grève historique de 40 jours.