Média : les journalistes de « Sud-Ouest » en grève, pas de parution mercredi 21 juin

, par communication@clubdelapressehdf.fr

La semaine dernière, la direction du journal a annoncé un plan d’économies renforcé, comprenant la baisse du nombre de pages et l’augmentation du prix, ce qui n’a pas plus à la rédaction.

Ce mercredi 21 juin 2023, l’emplacement réservé à « Sud-Ouest » était vide dans les kiosques à journaux, une première depuis 11 ans. Cette décision a été votée par la rédaction en assemblée générale à plus de 90 %. Sud-Ouest est à nouveau paru ce jeudi 22 juin 2023, les grévistes n’ayant pas décidé de reconduire le mouvement.

Cette grève était en réponse aux récentes décisions prises par la direction du quotidien. « À la rédaction, les esprits sont très échauffés, il en va de l’avenir de notre journal. », a déclaré un élu SNJ à Sud-Ouest, dans des propos rapportés par 20 Minutes. Il décrit l’ampleur de cette mobilisation générale, votée par la rédaction du quotidien régional, à effet immédiat. Cette dernière a dénoncé la volonté de faire des économies sur la masse salariale, par des méthodes qu’elle ne cautionne pas. Le syndicaliste s’est par ailleurs insurgé en affirmant que « les futurs départs de titulaires, leurs postes ne seront plus pourvus et les journalistes en congé ou en RTT ne seront plus remplacés ».

Le prix augmente, le nombre de pages diminue

« Nous dénonçons ce nouveau modèle, dont la pagination sera réduite et le prix augmenté. L’offre sera moins bonne. Nous ne pouvons pas proposer cela à nos lecteurs. », s’agace des élus du Syndicat national des journalistes. « Sud-Ouest » coûtera en effet plus cher, « de 1,40 à 1,50 euro » à partir du 1ᵉʳ juillet, mais il disposera d’un nombre de pages réduit. En somme, les lecteurs vont devoir payer plus cher, pour quelque chose de moins conséquent, ce qui fait rager la rédaction.

En décembre dernier, un communiqué de presse des journalistes du SNJ était déjà paru, au sujet de l’échec des négociations de hausse des salaires des CDI, des CDD et des pigistes, alors même que ces réclamations survenaient dans un fort contexte d’inflation. Au final, 28 salariés sur les 723 CDI que comptait le quotidien à l’époque ont obtenu gain de cause seulement, à savoir une augmentation de leurs revenus à hauteur de 5 %.

Enfin, les différentes organisations syndicales soulignent et déplorent l’utilisation répétitive de contrats considérés comme précaires, la pige ou le CDD par exemple. Il est bon de rappeler que la direction de « Sud-Ouest » avait été condamnée aux Prud’hommes à la requalification obligatoire en CDI du contrat de travail d’une journaliste, en CDD depuis sept années en agence. Elle avait été licenciée « sans cause réelle et sérieuse », comme le dit 20 Minutes, selon la justice. Un dessinateur de presse avait également été licencié du jour au lendemain en 2020, sans raison « valable », une affaire qui avait fait du bruit dans la presse, et qui démontre les controverses au sein du quotidien de Nouvelle-Aquitaine.


 

 

 

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