« Que le destin bascule » : un journaliste raconte l’éducation aux médias chez les « TIG »

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Basile de Bure intervient auprès de jeunes étant sous le « joug » de la justice, afin d’élargir l’éducation aux médias à tous. Eric Valmir, journaliste à Franceinfo, a rencontré ce dernier et a suivi son activité.

« Expliquer que la diversité est le grand défi des rédactions aux jeunes », c’est par ces mots que le journaliste définit sa mission. Il rajoute, dans des propos relayés par Franceinfo, que ces derniers « ne jugeront qu’à l’épreuve des faits ». Les jeunes avec qui Basile de Bure passe du temps ont reçu une obligation de travail d’intérêt général (TIG), après un procès. Curieusement, à La Villette, la tâche consiste à rencontrer un journaliste et à discuter avec lui, ce qui semble au premier abord moins pénible que d’autres travaux. Mais, les intéressés ne le perçoivent peut-être pas de la même façon.

Selon Franceinfo les jeunes pris dans le « joug » (sous la contrainte) de la justice ont souvent des à priori sur le métier de journaliste, comme sur d’autres métiers, car ils les décrivent comme n’étant pas « pour eux ». Ces jeunes sont bien fréquemment « inscrits dans un programme de lutte contre la radicalisation », et ont été conditionnés à ces préjugés, la tâche n’est donc pas simple pour Basile de Bure. Le journaliste parait néanmoins être l’homme de la situation, lui qui a fait de l’éducation aux médias sa principale activité, à travers la France, même s’il intervenait surtout dans le milieu scolaire avant cette expérience.

Ces jeunes ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas

La rencontre entre ces jeunes en TIG et Basile de Bure est loin d’être simple, et se heurte à des malentendus, des désaccords, des incompréhensions, sans que cela devienne virulent ou tendu. Il suffit de prendre le temps, et le résultat est une belle expérience pour les deux parties à la fin de la journée, explique Eric Valmir, journaliste de Franceinfo qui a assisté à l’expérience.

L’univers des journalistes et celui de ces jeunes ne se croisent, malheureusement, pas souvent, et c’est pourquoi ils ont souvent une mauvaise impression du journalisme, explique le journaliste. Par ailleurs, ces jeunes affirment selon frnaceinfo que le « Journalisme, c’est un métier de blanc ». « Nous, on est dans la plomberie ou dans le bâtiment », ajoutent-ils. Des déclarations qui montrent que selon eux, les clivages ne sont pas encore tombés, tout comme les inégalités sociales. C’est ensuite au journaliste présent d’expliquer, que la diversité est effectivement un des grands défis des rédactions, mais les jeunes veulent du concret.

Vivre leur quotidien

Basile de Bure va pousser l’expérience encore plus loin, en essayant de comprendre comment vivent ces jeunes et comment ils se sentent dans la société, au-delà du TIG. Il cherche à leur donner la parole, mais il doit bien évidemment, comme l’explique franceinfo, vérifier tout ce qui est déclaré, comme en reportage. Ainsi, pour un jeune qui se dit « victime de violences policières », Basile enquête, se renseigne, et se rend compte qu’effectivement, la brigade incriminée contient des agents poursuivis pour des faits similaires.

Mais, le journaliste est également surpris de l’attitude adoptée par les jeunes qu’il rencontre envers les forces de l’ordre, « incapables de faire profil bas devant les policiers ». Dans les quartiers populaires, « cette attitude est inenvisageable », explique Basile, avant d’ajouter que « baisser la tête est bien plus grave qu’être arrêté » pour eux.

Ce portrait d’une jeunesse désorientée, bercée bien souvent contre son gré dans la délinquance et « l’argent facile » comme l’écrit Franceinfo, est à retrouver dans le livre de Basile de Bure « Que le destin bascule ».


 

 

 

La Vie du Club

ESPACE PRESSE