Ce matin-là, à France 3 Nord-Pas de Calais
Quelques heures avec ceux qui couvrent l’info télé de notre région

La script est sous tension. « Les sujets sont prêts... Tu m’entends Jean-Louis… Est-ce qu’on peut avoir le off ?... On laissera quelques minutes… On laisse… plateau !... A venir une seconde palette sur un bébé 10 secondes… top ! Insert : le 1 à venir… top le 1 ! Le 2 à venir… top le 2 !... ». Saccadées, les voix se succèdent et s’interpellent. Les yeux rivés sur les écrans, le « conducteur » de l’émission et les images qui défilent, les oreilles à l’écoute sous le casque, les doigts tendus sur le clavier et autres manettes, journalistes et techniciens du 12/13 régional sont à la manœuvre tandis que, sur le plateau, totalement isolé à quelques mètres de là, Frédérique Hénaut enchaîne les infos.

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Sur le plateau multicolore de la Matinale, Christine Defurne reçoit le professeur Pierre Desreumaux et Cédric Vasseur, président et parrain de la Fondation DigestScience, fondation de recherche sur les maladies de l’appareil digestif et la nutrition. Ainsi que Christine Ghesquière de Pôle emploi Tourcoing, où l’on embauche dans l’industrie textile paraît-il et Thomas Leridez, « Monsieur météo »

Nous découvrons la toute nouvelle régie de France 3 Nord-Pas de Calais. L’intensité du moment impressionne les novices que nous sommes. Il nous semble entendre un « dialogue de sourds », quand techniciens et journalistes disposent d’outils leur permettant de communiquer et d’intervenir de l’un à l’autre, sous l’œil et l’oreille du rédacteur en chef de l’antenne, Jean-Jacques Régibier, et de la journaliste responsable de cette édition du journal régional, Marie-Agnès Bourgain. Rien ne filtre de cette activité sur votre écran où tout s’enchaîne et se déroule, à la seconde près, facilement… semble-t-il.

« La TV et la radio reflètent la vie embellie par les arts »

Tout a commencé il y a près de quatre heures dans le « salon bleu », situé dans les locaux « historiques » de la télévision régionale où, affirme une maxime écrite sous une fresque, « la TV et la radio reflètent la vie embellie par les arts ». Que vaut-elle un demi-siècle plus tard ? Aujourd’hui, sous un écran, à l’autre bout de la pièce, dès 8h30, Jean-Jacques Régibier, Marie-Agnès Bourgain, Frédérique Hénaut et Pierre Donzé, le « cadre d’exploitation » qui veillera au grain toute la matinée dans la régie, préparent la conférence de rédaction et étoffent sur ordinateur le « conducteur » qui fixe le programme et l’ordre des sujets d’actualité. Il est temps de distribuer ces derniers aux équipes de journalistes qui partent dare-dare sur le terrain avant de revenir ou d’intervenir en direct dans le 12/13.

Un escalier et un couloir plus loin, les techniciennes de montage se préparent à traiter, en équipe avec les journalistes, les reportages et autres magazines qui alimenteront l’antenne aujourd’hui ou plus tard. Tandis que l’on s’anime sur le plateau multicolore et les projecteurs du Nord-Pas de Calais Matin que présentera Christine Defurne à 10 h. Attentifs et silencieux, de jeunes visiteurs, élèves de l’école Ste Thérèse d’Avila, observent l’opérateur le cadreur, Claude Neumuller, homme-orchestre entouré d’écrans, conducteur d’une caméra-robot qu’il fait aller et venir, monter et descendre en souplesse et en silence, face à deux autres caméras maniées par des JRI cette fois.

Le plus gros fournisseur d’infos pour la 2 et la 3

Fin de Nord-Pas de Calais Matin. Son rédacteur en chef, Marc Duminy, rejoint le patio où nous retrouvons un journaliste déjà revenu d’un fait divers terrible, le jeune Rrom mort électrocuté dans un transformateur d’Erdf. Mort pour survivre. Si le patio semble calme, à peine animé, la régie, les salles de montage, le plateau et les couloirs de France 3 Nord-Pas de Calais vivent au rythme trépident de celles et ceux qui réalisent, coordonnent, animent, contribuent aux émissions d’une manière ou d’une autre. « Nous sommes le plus gros fournisseur en région de sujets pour les infos nationales de la 2 et la 3 surtout. Pas le temps de souffler une minute dans la matinée. Au bout de quatre jours on est mort  », explique Jean-Jacques Régibier qui en est à son cinquième jour de service ce lundi. « L’idéal c’est quatre jours  ».

Claude Neumuller, le cadreur, homme-orchestre entouré d’écrans et « conducteur » de la caméra-robot…

On laisse tomber le bébé

L’heure du 12/13 approche. Près de la régie, face à une batterie d’écrans, Sébastien Monier, « ingénieur vision », affine les images, couleurs et traits. Valérie Callens, la maquilleuse, vient s’assurer du rendu de son travail. Au cas où, le technicien peut encore intervenir, corriger à distance « retirer une ride, jouer sur la teinte chair », voire même « rajeunir », lifter virtuellement n’importe qui. Simple assure-t-il. Pour lui sans doute…

11h56, retour en régie. Ce midi, beaucoup de faits divers, dont ce nouveau-né abandonné par sa mère dans une salle des fêtes à Raismes. « A venir, une seconde palette sur un bébé » annonce la script… ou quelqu’un d’autre. Le « dialogue de sourds » continue. Quand quelqu’un hurle : « pas dans une poubelle le bébé, dans les toilettes, les toilettes…  ». C’est Jean-Jacques Régibier qui a entendu ce qui nous avait échappé. Tags fachos à Marly, promesse d’emplois d’IBM à Euratechnologie, Virginie Demange dans les coulisses de l’Ecole de danse de Roubaix, le temps file. Finalement, toilettes ou pas, quelqu’un lance : « On laisse tomber le bébé ! ».

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M.D.
(Photos Marc Dubois et Gérard Rouy)

Un grand merci pour leur accueil et leur disponibilité à Jean-François Karpinski, délégué régional, Sophie Bazerolle, responsable de la communication, et à toute l’équipe de France 3 Nord Pas-de-Calais qui a ouvert ses portes et ses espaces de travail aux photojournalistes du Club de la presse venus à la découverte d’un très beau lieu de l’audiovisuel public… qui, nous ne l’oublions pas, n’échappe pas à la réduction des dépenses publiques et ses conséquences. Remerciement encore à Laurent Vindevoghel, chef de centre adjoint, responsable des services techniques qui nous a « surpris » déambulant à notre gré en des lieux encore en travaux parfois.


 

 

 

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