Deux journalistes du site Mediapart ont été refoulées à l’entrée de la convention présidentielle de Marine Le Pen à Lille Grand Palais le samedi 18 février. « Médiapart ? Non, vous ne rentrez pas », leur aurait déclaré la responsable des accréditations, avant qu’un agent de sécurité ne leur demande fermement de quitter les lieux. Le directeur de la communication de la présidente du Front national, Bruno Bilde, a confirmé cette décision en déclarant à Reuters : « nous n’accréditons pas les dirigeants politiques anti FN, Médiapart n’est pas un organe de presse ». « Ils nous censurent, nous les censurons aussi, a renchéri Mme Le Pen à son arrivée au Grand Palais, Mediapart n’est pas un institut de presse, c’est un institut militant. S’il était un institut de presse, il saurait que la liberté de la presse, ce n’est pas la liberté de censurer ».
« Il est faux de dire que Marine Le Pen est boycottée par notre site, a déclaré Edwy Plenel, directeur et fondateur de Mediapart, nous traitons le FN dans nos colonnes, mais la liberté de la presse n’est pas l’uniformité de la presse ». Rappelons que lors du Congrès de Tours du FN en janvier 2011, le parti frontiste avait bloqué l’accès à Azzedine Ahmed Chaouch, journaliste à M6 et (surtout) auteur du libre Le Testament du diable (Les éditions du moment). Lors du même congrès, Mickaël Szames, journaliste à France 24, avait été agressé par deux membres du service d’ordre, qui ont été condamnés le 18 novembre et qui ont tous deux écopé d’une amende.
