La Fédération internationale des Journalistes (FIJ) et la Fédération européenne des Journalistes (FEJ) ont alerté la plateforme du Conseil de l’Europe destinée à renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes. En cause, l’intimidation dont a été victime un journaliste le 14 juin alors qu’il filmait une arrestation lors de la manifestation contre le racisme « Black Lives Matter » à Bruxelles. Un policier a momentanément confisqué la carte de presse et les papiers d’identité du journaliste.
Il s’agit de la deuxième alerte concernant la Belgique envoyée au Conseil de l’Europe en 2020. La première avait été lancée en janvier dernier et concernait la filature de journalistes d’investigation par des détectives privés commanditée par le promoteur immobilier Land Invest Group. Au total, 90 alertes relatives à la liberté des médias ont été recensées depuis le début de l’année 2020 dans 28 des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe.
Des journalistes molestés
Autre exemple malheureux : un autre journaliste du site internet Lorraine Actu a été agressé le 16 juin au cours d’une manifestation contre le racisme et les violences policières à Nancy. « Un homme l’a pris à partie, vite rejoint par une dizaine d’individus qui l’ont insulté, menacé physiquement, poussé et intimidé dans le but de le faire quitter le cortège. Malgré l’intervention d’un policier en civil, le journaliste a dû quitter la manifestation », indique le groupe de presse.
Enfin, une des équipes de France 3 Bourgogne a été agressée le 15 juin par une quinzaine de personnes armées, alors qu’elle couvrait l’actualité dans le quartier des Grésilles à Dijon, en proie à des émeutes urbaines. Un des journalistes témoigne : « Deux hommes masqués en scooter arrivent à une centaine de mètres de nous et ils sortent une arme, ressemblant à une kalachnikov. On décide tout de suite de repartir. Un habitant nous prévient en même temps de ne pas rester car d’autres jeunes arrivent avec des battes de baseball ».
Le journaliste poursuit : « On est rentrés dans la voiture tous les trois. Nous n’avons pas le temps de partir. Ils sont une quinzaine autour de la voiture. Une fenêtre est ouverte. Ils nous demandent qui nous sommes et nous leur répondons que nous sommes journalistes à France 3 Bourgogne. C’est à ce moment-là qu’ils se déchaînent sur nous, brisant les vitres, nous jetant des pierres, en tapant sur la voiture avec leurs battes, nous jetant des bouteilles en verre. On prend la fuite tout en les évitant. Mes deux collègues sont légèrement blessés par des bris de glace ». France 3 Bourgogne a déposé plainte au commissariat de Dijon.
M.P