Les trois journalistes roumains et leur guide sont libres - 22 mai 2005

Les trois journalistes roumains et leur guide enlevés 53 jours auparavant ont été libérés près de Bagdad,ce dimanche 22 mai.
En Roumanie, l’annonce de la libération des trois journalistes et de leur guide d’origine irakienne a été accueillie avec joie et soulagement.

Marie Jeanne Ion, journaliste de Prima TV, son cameraman Sorin Miscoci et Eduard Ohanesian, correspondant du journal Romania Libera, avaient été enlevés le 28 mars dans une banlieue de Bagdad, en même temps que leur guide Mohamed Munaf, un homme d’affaires américano-irakien.

Les ravisseurs, qui se faisaient appeler "la Brigade de Mouadh Ibn Jabal", avaient fixé un ultimatum au 27 avril pour que la Roumanie annonce le retrait de ses 860 militaires déployés en Irak, menaçant, dans le cas contraire d’exécuter leurs otages.
Les autorités roumaines avaient déclaré à plusieurs reprises qu’elles n’entendaient pas changer de politique sous la pression des ravisseurs, malgré plusieurs appels au retrait venus de l’opposition.

Quelques heures avant cette quadruple libération, le ministre de la Défense Teodor Atanasiu, avait d’ailleurs jugé "peu probable" un retrait de ces troupes courant 2005, vu les difficultés liées à la mise en place d’une armée irakienne.

Le sort de Florence Aubenas et de Hussein Hanoun al Saadi

En Jordanie, le sort de la journaliste française a été évoqué par le roi Abdallah II lors d’un discours à la clôture des réunions du Forum économique mondial (WEF) : "Je profite de cette occasion pour exprimer nos voeux pour la libération de tous les otages, y compris Florence Aubenas de France et d’autres", a-t-il dit.
En France, le jury du Festival de Cannes a appelé à la mobilisation en faveur des otages.
"Ce n’est pas un problème français, c’est un problème immense dans le monde entier, et on doit continuer à penser à Florence Aubenas et aux autres" personnes retenues en otage, a déclaré la cinéaste Agnès Varda devant la presse, sous les applaudissements.

Poursuite des violences en Irak

La mise en place annoncée par le ministre irakien de l’Intérieur, Bayane Baqer Soulagh, d’un nouveau plan pour lutter contre la violence ne s’est pas encore traduite dans les faits : dimanche matin, un directeur général du ministère du Commerce a été abattu avec son chauffeur par des hommes armés à Bagdad.

Deux civils ont également été tués et une vingtaine blessés dans des attaques dans la capitale et dans le nord de l’Irak samedi soir et dimanche matin, selon des sources de sécurité.
"Nous devons faire face à des terroristes de différentes nationalités soutenus par des forces malfaisantes", a souligné M. Soulagh samedi, lors d’une conférence de presse. "C’est une guerre du bien contre le mal".

Plus de 400 personnes ont été tuées en mai, notamment dans 70 attentats à la voiture piégée en Irak, selon les chiffres du gouvernement.
Pour le ministre, cette flambée de violence est due à l’absence d’une politique forte en raison du changement de l’équipe dirigeante après les élections du 30 janvier.
Dimanche 23 mai, un tribunal spécial, siégeant à Kout, au sud de Bagdad a condamné à mort trois membres d’un groupe lié au réseau terroriste Al-Qaïda, accusés de meurtres, d’enlèvements et de viols.
Ces condamnations à mort sont les premières prononcées sous le gouvernement du Premier ministre Ibrahim al-Jaafari, qui a souhaité une ferme application de cette peine, gelée par les Américains lors de l’invasion de l’Irak en mars 2003.

P.Allienne


 

 

 

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