Lille, 7 février 2005
Mesdames et messieurs les directeurs et rédacteurs en chef,
Messieurs les présidents,
Chers consœurs et confrères,
Un conflit a éclaté le 10 novembre dernier entre la direction du Losc et la rédaction de France 3 Nord - Pas de Calais. Le club sportif lillois fait état de nombreux griefs à l’encontre de deux journalistes de la chaîne régionale. Un reportage, diffusé le dimanche 7 novembre et évoquant la tactique de l’équipe entraînée par Claude Puel, a été vivement critiqué par le Losc qui parle notamment d’« images tronquées » et de « manipulations ».
Considérant que ce reportage était « la goutte qui fait déborder le vase » et à la suite d’un échange verbal le 10 novembre, les dirigeants du Losc ont décidé d’interdire aux équipes de F3 de pénétrer dans le centre d’entraînement du domaine de Luchin. Depuis, la rédaction ne couvre plus les matchs du club, estimant ne pouvoir assurer correctement son métier de journaliste.
À l’initiative de l’Union syndicale des journalistes sportifs de France (USJSF), une médiation a été ouverte le 2 février. Le Club de la Presse du Nord - Pas de Calais ne peut que s’en réjouir et souhaiter un aboutissement positif, avec une reprise du dialogue.
En attendant, nous ne pouvons que déplorer une telle escalade. Quel que soit l’objet du mécontentement des dirigeants du Losc, on ne peut empêcher des journalistes d’exercer leur métier.
En refusant l’accès à son centre d’entraînement, certes privé, il leur interdit de rencontrer les joueurs en dehors des matchs. C’est un peu comme si un journaliste chargé de l’information politique devait se contenter des meetings officiels, conférences de presse, dossiers et autres communiqués.
Dans le domaine sportif, comme ailleurs, on ne peut accepter de limiter l’information tout en posant des exigences en terme de contenu de cette information.
Espérant qu’elle retrouve rapidement la plénitude de ses moyens, le Club de la Presse soutient la rédaction de France 3 Nord - Pas de Calais et souhaite, une fois encore, que la raison retrouve ses droits.
Le Club de la Presse Nord - Pas de Calais