Blocus et revendications pro-palestiniennes : Science Po Lille et l’ESJ Lille bloqués pour la journée

, par Faouzia

Jeudi 2 mai, un blocus pro-palestinien, initialement prévu à Sciences Po Lille, a finalement eu lieu devant l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ), après avoir été repoussé par les forces de l’ordre. Plusieurs étudiants étaient mobilisés, exprimant leurs revendications, dont, estiment-ils, le mauvais traitement médiatique concernant la situation à Gaza.

Après Science Po Paris, Strasbourg, Saint-Etienne, Rennes, c’était au tour de l’établissement de Lille d’être bloqué par des manifestants pro-palestiniens ce jeudi matin. Les manifestants, principalement des étudiants de l’université de Lille 2, ont d’abord essayé de bloquer Science Po Lille, mais une présence policière empêchait l’accès. « Entre 5h30 et 6h00, nous sommes arrivés devant l’ESJ Lille que nous avons bloquée, cependant le blocus devait aussi avoir lieu à Science Po, mais nous n’avons pas pu puisque nous avons été gazés sans sommation par la police présente sur les lieux », confirme l’étudiant désigné pour s’adresser aux médias. Après avoir fermé l’établissement pour la matinée, la direction de Sciences Po Lille a finalement annoncé jeudi midi prolonger cette décision pour toute la journée.

“Nous ne parlons pas seulement en tant qu’étudiants de Science Po ou de l’ESJ, nous parlons en tant qu’étudiants lillois mobilisés”

De son côté, le directeur de l’ESJ, Pierre Savary n’a pas demandé l’intervention de la force publique pour stopper ce blocus, mais a tout de même souligné que ce genre d’action est « très rare à l’ESJ ». C’est d’ailleurs la première fois que l’école de journalisme est bloquée en rapport avec le conflit israélo-palestien. Les cours ont donc été annulés pour l’ensemble de la journée.
« La première chose que nous revendiquons est un appel à un cessez-le-feu et à la fin du massacre qui a eu lieu à Gaza, une position de cohérence et de dignité de la France sur la scène internationale. Nous demandons une ouverture des débats et des discussions au sein de nos écoles, universités et instituts pour qu’on puisse mettre des mots sur ce qu’il se passe, mais surtout un meilleur traitement médiatique », confie l’étudiant porte-parole.

« Un traitement médiatique insupportable »
Parmi les revendications évoquées, l’une porte sur le « mauvais traitement médiatique ». Un représentant des étudiants du blocus s’interroge : « On se demande pourquoi les mots du droit international comme ceux de la Cour internationale de justice ne sont pas repris. Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas de risque de génocide ? ». Ugo Bernalicis, député du Nord de La France Insoumise, présent sur les lieux, parle d’un « traitement médiatique insupportable » sur la situation à Gaza. « Traiter tout le monde d’antisémite à partir du moment où on explique que l’on n’est pas d’accord avec le gouvernement de Benyamin Netanyahou, c’est aussi scandaleux ».
En effet, l’École de journalisme de Lille est concernée par les manifestations pro-palestiniennes aujourd’hui, devant ses portes.
« Ce n’est pas pour rien que nous avons choisi ce lieu, il est symbolique à bien des égards », souligne l’étudiant porte-parole du mouvement. Plusieurs étudiants de l’ESJ font partie de cette mobilisation. « Ils ont toute légitimité à le faire », affirme le député LFI « à partir du moment où on est étudiant, on est amené à réfléchir et à regarder le monde qui nous entoure. »
On notera que la présence de l’élu n’était pas appréciée de tous. Appelés à voter à main levée, les étudiants ont choisi majoritairement de ne pas lui accorder une prise de parole au micro. Réagissant par ailleurs à cette action, via le réseaux social X, l’historien des médias Alexis Lévrier y voit un « triste symbole ». « Ces étudiants radicalisés, écrit-il, se réunissent devant la meilleure école de journalisme pour hurler leur détestation des médias. Lieu de débat, d’ouverture et de formation de l’esprit critique, l’@ESJLille mérite mieux que cette intolérance décomplexée. »
Une autre revendication concerne la demande d’annulation du master commun entre Sciences Po Lille et l’université de Tel Aviv. Une réunion est prévue à ce sujet, vendredi 3 mai, avec le conseil d’administration pour évoquer « les actions à porter au sein de l’école et en lien avec nos partenaires », a indiqué la direction de Sciences Po Lille.

Zoé Charonnet
Chloé Lanies


 

 

 

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