En difficulté financière depuis quelques années, Liberté Hebdo est placé en liquidation judiciaire

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Le journal, qui incarne depuis des années les luttes progressistes menées dans le monde politique, social, associatif, culturel... dans les Hauts-de-France se retrouve en cessation de paiements. Les nombreuses tentatives de redressement n’ont pas suffi pour maintenir le journal en vie.

« C’est une page de l’histoire de la presse qui est en train de se tourner », a déclaré le rédacteur en chef de l’hebdomadaire, Philippe Allienne. La décision de dépôt de bilan a été annoncée par la direction de l’hebdomadaire lundi 26 juin dans un communiqué envoyé aux abonnés et publié sur son site internet. « C’est la mort dans l’âme que je suis contraint(...) de déclarer ce jour notre journal en état de cessation de paiement et donc de procéder à son dépôt de bilan », écrit pour sa part le président de la société éditrice de Liberté Hebdo, Jean-Rémy Vandevoorde, dans le communiqué.

Jean-Rémy Vandevoorde souligne que Liberté Hebdo connaissait des difficultés financières depuis des années et ces dernières « se sont accrues avec la pandémie de 2020/2021 ce qui a nécessité le recours à un emprunt garanti par l’état puis une vaste campagne de souscription ». Le journal a « un important déficit comptable sur 2020, 2021, 2022 qui atteint la somme de 300.000 € ».

Liberté l’Hebdo des Haut-de-France, la nouvelle formule n’a pas suffi

En février dernier, Liberté Hebdo lançait une nouvelle formule avec un contenu enrichi « reposant sur les valeurs fondatrices animant les créateurs de Liberté, donnant la parole aux acteurs du mouvement social et s’adressant aux forces vives des Hauts-de-France ». La nouvelle formule avait marqué les esprits avec des sujets d’actualités et d’ordre social comme la longue bataille contre la réforme des retraites à 64 ans ou encore l’enquête exclusive Ifop-Liberté qui interpellait sur le désir de départ des jeunes et l’avenir économique des Hauts-de-France.

Selon le communiqué, cette nouvelle formule de Liberté-Hebdo a réussi à augmenter de 12 % les abonnés du journal ainsi que le nombre de lecteurs. « Ces résultats étaient encourageants. Mais, Hélas, ils sont économiquement très insuffisants. (…) Il faudrait des nouveaux investissements très importants pour éponger les énormes dettes du passé et engager une promotion conséquente », ajoute-t-il.

Des difficultés financières de longue date

Le journal était déjà menacé de disparition en 2013. Liberté Hebdo était confronté à une perte importante et continuelle du nombre d’abonnés et, par conséquence, une perte sensible des annonces légales et des publicités. À l’époque, il avait lancé une vaste campagne de souscription et des manifestations pour soutenir financièrement le journal. Cependant, toutes ces mobilisations étaient toujours insuffisantes. L’hebdomadaire a été placé en août 2014 en redressement judiciaire pendant six mois, période à laquelle les lecteurs et amis du journal n’ont cessé de se mobiliser pour défendre sa survie.

Rappelons que Liberté Hebdo aurait fêté ses 80 ans en 2024 sans cette disparition. L’hebdomadaire communiste du Nord Liberté Hebdo, héritier de journaux de la Résistance et de la Libération, a été créé en 1944. C’était un quotidien à l’origine avant de basculer à hebdomadaire en 1992 suite à un redressement judiciaire.


 

 

 

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