D’après Le Monde, les autorités éthiopiennes accusent le journaliste de « conspirer en vue de créer le chaos » dans le pays. Son employeur dénonce des « accusations fallacieuses » qui « ne se basent sur aucun élément tangible » et appelle à la « libération immédiate » de son journaliste. Le journaliste connu de l’organe de supervision des médias en Ethiopie, l’Ethiopian Media Authority (EMA) », « disposait d’un visa l’autorisant à exercer son activité de journaliste », souligne le média.
Antoine Galindo aurait été arrêté jeudi après-midi dans la capitale éthiopienne en compagnie d’un responsable du parti politique d’opposition, Front de libération oromo (OLF), avec qui il avait rendez-vous, a confié une source proche du dossier. Une autre source proche du gouvernement a précisé à l’AFP que le journaliste avait été « accrédité par l’UA pour couvrir le sommet », mais que l’EMA ne lui avait pas « délivré d’autorisation supplémentaire pour couvrir d’autres sujets ». « La police l’a donc accusé de travailler hors de l’accréditation délivrée pour le sommet de l’UA » et « d’avoir rencontré des membres de forces (…) déclarées illégales pour leurs tentatives de déstabiliser la nation ».
Cette arrestation, qualifiée « d’injuste » par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a fait réagir plusieurs défenseurs de la liberté de presse. Elle « éclaire », selon l’ONG, « le contexte épouvantable pour la presse en général en Éthiopie, deuxième pire geôlier de journalistes en Afrique subsaharienne ».
Reporters sans Frontières (RSF) déplore, quant à lui, une « détention arbitraire » qui illustre « l’hostilité envers le journalisme indépendant » de la part des autorités éthiopiennes, qui « cherchent à contrôler le narratif des récentes tensions sociopolitiques ». L’ONG précise qu’en 2023, l’Éthiopie pointait au 130e rang mondial en matière de liberté de la presse, en chute de 16 places par rapport à 2022.